Alors qu’un nouveau projet de loi prévoit de restreindre plus encore l’accès à l’avortement en Pologne, les femmes se mobilisent à nouveau pour leurs droits.
« Czarny Piątek », « vendredi noir » en VF : des manifestations sont prévues vendredi 23 mars à Varsovie et dans plusieurs grandes villes de Pologne pour défendre le droit à l’avortement. Un droit déjà restreint et à nouveau menacé, après que le Parlement a donné début janvier son feu vert à l’examen d’un nouveau texte.
Baptisé “Zatrzymaj Aborcję” (“Stop avortement”), le projet de loi a le soutien du parti conservateur au pouvoir, le PiS, et de la puissante Église catholique. Il prévoit d’interdire l’avortement en cas de dommages irréversibles pour le fœtus, un des rares cas – avec le risque pour la santé de la mère et le viol/inceste – dans lesquels il est aujourd’hui autorisé. La quasi-totalité des IVG légales dans le pays se font aujourd’hui pour cette raison.
Le texte a franchi une nouvelle étape devant une commission du Parlement lundi 19 mars, et une autre devait poursuivre son examen en cette fin de semaine. Au dernier moment, la session a été reportée au mois d’avril. Mais cela n’empêchera pas la mobilisation des femmes. Les manifestations de ce vendredi reprennent les codes du mouvement « en noir » de la fin 2016, qui avait poussé le gouvernement polonais à abandonner une précédente tentative de restreindre le droit à l’avortement.
Voir : Pologne : le texte de loi anti-IVG est rejeté… une victoire provisoire
Les militantes du droit à l’avortement ont reçu plusieurs soutiens à l’international. Le groupe Socialiste et Démocrate au Parlement européen a adressé ce message aux femmes polonaises : « Nous sommes à vos côtés et solidaires avec vous contre cette nouvelle offensive de la droite et des évêques catholiques polonais pour réduire drastiquement l’accès à l’avortement ».
Ce jeudi 22 mars, ce sont 200 organisations européennes qui, dans une déclaration commune, appellent les parlementaires polonais·e·s à « rejeter cette proposition législative régressive et protéger la santé et les droits humains des femmes ».
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