Roger Federer a relancé l’idée d’un rapprochement des organisations masculines et féminines du tennis. Une idée défendue notamment par Billie Jean King victorieuse de «la bataille des sexes» en 1973.
Avec la crise du coronavirus, les tournois de tennis sont annulés et la création d’un fonds de soutien pour les joueurs et joueuses professionnelles les moins bien classé.e.s est en cours. Il s’agit de mettre en commun des fonds provenant de plusieurs instances du tennis professionnel : les Grands Chelems (Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open), l’ATP (circuit masculin), la WTA (circuit féminin) et l’ITF (Fédération internationale) . Une pluralité et surtout une non mixité d’instances dénoncées depuis longtemps.
Sur Twitter, le très populaire joueur suisse Roger Federer a d’abord lancé un message laconique : « Je me demandais juste… si j’étais le seul à penser que le moment était venu pour les tennis masculin et féminin de s’unir et de fusionner. » Ses amis ont repris la balle au bond. Puis il a précisé qu’il ne parlait pas « de fusionner la compétition sur le court mais de fusionner les deux instances dirigeantes (ATP et WTA) qui encadrent les tournées professionnelles hommes et femmes. » Il estime que cette séparation est « trop confuse pour les fans avec des systèmes de classement différents, des logos différents, des sites différents, des catégories de tournois différentes. »
Le Suisse a immédiatement été approuvé par l’Espagnol Rafael Nadal : « il serait excellent de sortir de cette crise mondiale avec la réunion des tennis masculin et féminin en une seule organisation » Et beaucoup de joueuses approuvé notamment la Roumaine Simona Halep, l’Espagnole Garbiñe Muguruza, la Française Kiki Mladenovic, la Tchèque Petra Kvitova ou la Saint-Galloise Belinda Bencic approuvant son idée.
Et surtout, Billie Jean King, fondatrice de la WTA, ex-numéro 1 mondiale -12 titres en simple du Grand Chelem- a acquiescé : «Je suis d’accord depuis le début des années 1970. Une voix, femmes et hommes réunis, c’est ma vision du tennis depuis longtemps déjà» a-t-elle écrit sur twitter. L’occasion de rappeler que si l’ATP a été créée en septembre 1972, la WTA a été créée en juin 1973 pour obtenir la reconnaissance sportive et financière du tennis féminin. Il a fallu mener la « Bataille des sexes », un match qui a vu Billie Jean King battre Bobby Riggs, le 20 septembre 1973. En 2013, à l’occasion du 40ème anniversaire de cet événement, elle déclarait : « Ce qui compte dans l’égalité des gains, c’est le message, pas l’argent. C’est le message que nous transmettons avec ce mot : ‘égal’ ». (Lire Les tenniswomen « désireuses et capables » de jouer 5 sets). Alors bien sûr elle approuve la proposition de Federer : «La WTA à part a toujours été un plan B. Je suis heureuse que nous soyons sur la même longueur d’ondes. Allez, faisons-le» a lancé Billie Jean King
Une seule voix discordante s’est faite entendre, celle de l’australien Nick Kyrgios, assez seul à être réticent. Mais le nouveau président de l’ATP, Andrea Gaudenzi, dit dans un communiqué sa «conviction qu’un sport unifié est le plus sûr pour maximiser notre potentiel»