Débat sur la tourmente à SciencesPo, une féministe est mise en accusation : un journaliste prétend qu’elle voudrait s’en prendre à tous les hommes .
Sur BFMTV mercredi soir Alice Coffin était invitée à commenter une actualité riche en rebondissements sur des agressions sexuelles autour de SciencesPo (lire : SCIENCESPO DANS LA TOURMENTE, FIN DE L’OMERTA)
Face à elle un journaliste politique aguerri. Bruno Jeudy est passé par le Figaro, le JDD avant de rejoindre Paris Match et il a son rond de serviette dans des émissions de « débat » de plusieurs chaînes de télévision.
Alice Coffin est une habituée des procès d’intention faits aux féministes. Elle fait partie des activistes de la Barbe qui dénoncent pacifiquement l’entre-soi masculin au pouvoir et sont parfois agressés par ceux qui n’apprécient pas d’être ainsi démasqués. Elue à Paris, elle a dénoncé un autre élu, Christophe Girard qui protégeait l’écrivain pédocriminel Gabriel Matzneff. Elle a été critiquée pour celà avant que l’opinion ne se retourne. Dans son dernier livre, elle critique encore une fois l’entre-soi des hommes au pouvoir et dans la culture mais elle est accusée de vouloir éliminer tous les hommes. (lire : NOTES DE LECTURES FÉMINISTES)
Alors quand elle se trouve sur un plateau télé, Alice Coffin s’arme de pédagogie et pèse chaque mot. Qu’a-t-elle dit ce mercredi soir pour recevoir une leçon de féminisme ? « La concentration d’hommes dans un même lieu de pouvoir induit un climat propice aux agressions ». Elle n’a, a aucun moment, dit « tous les hommes ».
Qu’importe, Bruno Jeudy répète « vous dites tous les hommes » en dépit des dénégations de la militante : « Vous passez de « la concentration » à « tous les hommes’ » ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ». Et Bruno Jeudy de décréter : « votre discours ultra, votre discours radical, nuit à votre propre cause», avant de s’auto-décerner un brevet de féminisme en affirmant la main sur le cœur « moi, je suis pour le partage du pouvoir avec les femmes ». Hors sujet.
Alice Coffin a tenté d’expliquer qu’elle décrivait des choses » très simples », « hyper évidentes » avant d’ajouter : « Si on n’est pas prêt à les entendre, je pense que ça continuera ». Tant que des analphabètes du féminisme feront la pluie et le beau temps dans les médias, il n’est pas impossible que ça continue.
Une nouvelle fois, un journaliste tente une inversion de culpabilité classique : une féministe accusée d’être agressive quand, au contraire, les féministes essaient de casser le système-d’entre-soi, de domination- qui permet à certains hommes d’agresser impunément des femmes. Une rhétorique que dénonçait notamment Gisèle Halimi, classée comme une féministe qui exagérait de son vivant…
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