La seule femme au départ du Vendée Globe enflamme les médias. Qui oublient parfois qu’elle est une navigatrice chevronnée avant d’être une jeune maman.
Samantha Davies superstar. La navigatrice britannique sera la seule femme à prendre, samedi 10 novembre, le départ du Vendée Globe, la prestigieuse course à la voile en solitaire autour du monde. Le quotidien 20minutes dresse un beau portrait de cette femme de 38 ans qui avait fini à la quatrième place de la dernière édition de la course.
‘Sam’ Davies juge que « le Vendée est une course qu’une femme pourrait gagner un jour ». Mais ce ne sera sans doute pas pour cette fois, car elle naviguera sur un des monocoques les plus anciens de la course, et estime donc qu’il lui « sera difficile de faire mieux que la dernière fois ». Et elle regrette d’être cette année la seule femme à prendre le départ. Une autre ancienne concurrente qui comptait participer à cette nouvelle édition, Anne Liardet, a jeté l’éponge, faute d’avoir décroché suffisamment de sponsors pour son projet ‘Egalité’.
Les hommes aussi ont des enfants
Anne Liardet qui regrettait le regard stéréotypé des médias sur les femmes dans le monde de la voile : « Pour le Vendée Globe 2004, les journalistes me demandaient si ce n’était pas dur d’être éloignée de mes enfants. Je leur répondais d’aller poser la même question à mes collègues masculins, pères de famille pour la plupart », lançait-elle récemment.
20minutes ne tombe pas dans ce piège avec Sam Davies. Mais ce n’est pas le cas de tous les médias, qui se délectent d’abord de son statut de jeune maman : par exemple, RMC Sport la voit en « mère à la mer » et s’inquiète pour son « pauvre Ruben, un an à peine ». Il faut deux paragraphes pour apprendre qu’elle termina 4ème du dernier Vendée Globe. Mais Sam Davies en profite, comme Anne Liardet, pour rappeler que les hommes à la mer aussi peuvent être parents : « Quand mon compagnon a fait la Transat AG2R, j’ai pu remarquer que ça ne dérangeait pas le petit Ruben ».
Lire aussi :
Le portrait de Samatha Davies par le magazine Causette, dans son tout premier numéro en 2009.
Photo : Sam Davies – Saveol © Vincent Curutchet / DPPI