Squeezie, un des Youtubeurs les plus influents de France, participe-t-il à la culture du viol ? Dans une récente vidéo, il teste en toute insouciance un jeu qui consiste à frotter son pénis contre des étudiantes en mini-jupe.
Il était une fois dans le monde virtuel – mais réellement influent – des Youtubeurs, Squeezie ; de son vrai nom Lucas Hauchard. À presque 20 ans, il est un des Youtubeurs les plus suivis de France : sa chaîne compte plus de 5 millions d’abonnés. Et il publie à un rythme soutenu – presque une vidéo par jour. Sa spécialité : les jeux vidéo, qu’il présente toujours de la même façon. D’abord une explication du jeu, face caméra, puis une démonstration du jeu ponctuée de cris, de blagues, « d’ambiance », et une mini-conclusion. Le nom du jeu choisi mercredi 13 janvier ? Naked Run. Une « course à poil » qui n’a rien de bon enfant…
« Le principe du jeu est extrêmement simple », explique-t-il dans sa vidéo vue plus d’un million de fois en 24 heures, « il faut montrer son pénis à des filles sans se faire arrêter par la police. La police te met quand même un coup de talon dans les boules hein, ils blaguent pas », insiste Squeezie qui se met dans la peau du frotteur. Et ce jeu japonais apparemment développé par Pball4, un pseudonyme d’un développeur amateur, comprend plusieurs niveaux. Le « stade 1 » est déjà alarmant : il faut se frotter à la victime, une étudiante japonaise en mini-jupe. Mais plus les niveaux augmentent, plus le jeu devient pervers : désormais l’homme nu doit se frotter un maximum de fois aux étudiantes jusqu’à ce qu’elles tombent à terre, évanouies. Le défi est d’éviter les policières – elles aussi en mini-jupe – qui frappent d’un coup de pied dans les testicules l’homme nu, pour l’arrêter.
« Je suis très mal à l’aise en jouant à ce jeu »
Selon la loi française, comme le rappelle Buzzfeed, l’exhibition constitue une agression sexuelle. Squeezie avait-il vraiment conscience de ce qu’il montrait ? Apparemment oui. Déjà parce qu’il a nommé sa vidéo « Un jeu japonais douteux » mais également parce qu’il l’a limitée au plus de 18 ans. « Mesdames et messieurs, l’heure est grave, le Japon a encore frappé, il a encore développé un de ses jeux très étranges ». Plusieurs fois, il se montre réticent : « Je suis très mal à l’aise en jouant à ce jeu » ou encore « Je suis en train d’essayer un jeu dont le but est de montrer son pénis à des étudiantes quand même. Vous vous rendez compte ou pas? Etre Youtubeur en 2016 c’est ça ».
Mal à l’aise, dit-il. Pourtant, toujours sous couvert d’humour, Squeezie semble tout de même apprécier le jeu : « On va les avoir à l’usure, un petit coup par-là, on montre par-ci, on montre par-là et ça passe. On montre juste une demi-seconde, elles sont toutes évanouies (…) On est comme ça nous, on a l’habitude, enfin… la bite rude. »
Très vite, les commentaires affluent, certains accusant Squeezie de participer à la « culture du viol », d’être irresponsable. « Tu sais très bien que ta communauté est remplie d’enfants, pourquoi tu fais quand même une vidéo sur un sujet aussi grave ? », demande le pseudo MrNicolasdu63. D’autres plus nombreux, défendent à tout prix le Youtubeur, sa communauté est mobilisée. Au point pour certains de se vautrer dans le sexisme le plus violent. La journaliste de Buzzfeed Marie Kirschen en a fait les frais sur Twitter.
Devant le tollé, Squeezie a réagi : « Je tenais à m’excuser si j’ai heurté un grand nombre d’entre vous avec le jeu japonais exhibitionniste », explique-t-il en introduction de sa nouvelle vidéo, assurant qu’il est « complètement contre les hommes qui font du mal aux femmes ».
Pour autant, le Youtubeur star se dédouane de toute responsabilité. Un peu plus tôt, il répondait aux commentaires choqués : « Que ce soit clair : Le jeu est totalement wtf (What the fuck) et sûrement pas adapté à des jeunes de 8-13 ans… mais Qui a dit que je faisais des vidéos pour les 8-13 ans ? Je fais avant tout des vidéos pour moi-même et pour me faire plaisir (…). Et si j’estime qu’il est trop « hardcore » pour des enfants alors je mets un « -18° » dans le titre comme ça les voilà avertis et c’est de la responsabilité des parents de surveiller ce que leurs enfants regardent. »
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