Approuvé le 12 novembre par les députés, un congé supplémentaire de naissance devrait être effectif à partir du 1er janvier 2026. Un pas de plus vers l’égalité… mais qui reste insuffisant.

Il est attendu depuis un moment : le congé de naissance. Annoncée par Emmanuel Macron en juillet 2024, la mesure devait être effective en 2025. Puis pour 2027. Finalement, après que les députés l’ont approuvé ce 12 novembre 2025, le congé naissance pourrait finalement faire son entrée le 1er janvier 2026 grâce à un amendement de la députée Sarah Legrain (LFI)… si le budget de la sécurité sociale est adopté à temps.
Objectif : égalité
Ce congé de naissance a plusieurs avantages. « L’objectif de ce congé, très attendu, supplémentaire de naissance est de permettre aux femmes et aux hommes de prendre un congé supplémentaire, s’ils en ont envie, de un mois ou deux mois », s’enthousiasme la ministre de la Santé, Stéphanie Rist.
Il est également cumulable avec les différents congés parentaux existants. Actuellement, le congé maternité est de seize semaines et 28 jours pour le congé paternité. À cela s’ajoute le congé parental, indemnisé à hauteur de 450 euros mensuels environ, qui peut être pris à temps plein ou partiel jusqu’aux trois ans de l’enfant. Ce nouveau congé de naissance, qui devra être pris pendant la première année de l’enfant, sera indemnisé à hauteur de 70% du salaire net le premier mois et de 60% le second. Ce qui constitue un net progrès par rapport à la précarité du congé parental indemnisé à 70% du RSA.
En outre, il sera non échangeable et non à temps partiel. Le but ? Lutter contre les inégalités dans la parentalité. Aujourd’hui, encore, le congé paternité n’est pas obligatoire et les femmes restent les bénéficiaires majoritaires de ces congés parentaux.
Une mesure minimaliste
Si la création du congé de naissance était attendue de pied ferme par les organisations féministes, ces dernières restent critiques. « Cette mesure n’aura pas d’effet majeur sur la réduction des inégalités femmes-hommes », déplore l’association Parents & Féministes sur Instagram.
En rendant le congé de naissance non échangeable et impossible à prendre à temps partiel, la mesure souhaite réduire les inégalités. Toutefois, Parents & Féministes estime que « les coparents souhaitant s’investir à égalité continueront d’être pénalisés financièrement par rapport à ceux qui laissent la mère en post-partum s’occuper seule pendant plusieurs mois du nourrisson ». Résultat : les femmes restent les premières à s’appauvrir.
En outre, aucune précision n’a été donnée quant aux familles monoparentales, représentées à 82% par des femmes selon une étude de la Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF). Pourront-elles cumuler les deux congés de naissance et ainsi bénéficier des quatre mois ? Rien n’a été précisé.
Si Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, s’enthousiasme de l’important investissement budgétaire prévu, « on l’estime à 300 millions d’euros dès la première année et sans doute plus en fonction du nombre de familles qui y auront recours » précise-t-elle, le budget alloué aux congés parentaux est en chute libre ces dernières années. Parents & Féministes rappelle que « la France dépensera moins pour les congés parentaux en 2027 qu’en 2014 ». Loin d’être un progrès, la situation fait même marche arrière. L’investissement budgétaire prévoit même de financer cette réforme par « un rabot sur les allocations familiales pour les parents d’adolescents aux revenus modestes », s’indigne l’association.
Encore une fois, la prétendue bonne nouvelle occulte le manque de moyens investis pour l’égalité.
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