Pour dénoncer la loi sur le harcèlement sexuel, l’intellectuel septuagénaire se dit victime de « harcèlement visuel » de la part des femmes court vêtues…
C’est un cas de sexisme malheureusement ordinaire, repéré par le blog Les Martiennes.
Après Eric Zemmour, Alain-Gérard Slama se voit lui aussi en homme blanc martyrisé. Et c’est encore RTL qui nous propose ce triste spectacle. Le cadre est certes une émission polémique : « On refait le monde », le 2 août (ici, vers la 5ème minute). Mais le monde selon Slama est plutôt nauséabond.
Alors que la conversation aborde la nouvelle loi sur le harcèlement sexuel, l’intellectuel septuagénaire s’enflamme, se jugeant victime de « harcèlement visuel ». Qu’est-ce à dire ? « Surtout en ce mois d’août à Paris, je me sens terriblement harcelé par ce que je vois dans les rues, les robes courtes, tout ce qui circule dans ces rues… », précise-t-il.
« Je plaisante, mais à moitié seulement », poursuit Alain-Gérard Slama qui voit dans la loi sur le harcèlement sexuel une « mesure d’ordre moral », une forme de « contrôle social ». L’historien des idées, comme il se définit, se permet même de mentir effrontément en affirmant que le nouveau texte « n’est pas plus clair, plus précis qu’il n’était antérieurement ».
« L’idée qu’elles l’ont bien cherché »
« Ce qui nous inquiète dans ce discours, c’est la confusion qu’il tente d’apporter sur le harcèlement sexuel et sur le viol », analyse Charlotte Lazimi sur Les Martiennes : « Sa logique est simple. Les victimes ne sont pas celles qu’on croit. Les femmes sont les bourreaux, les tentatrices. Et les violeurs et les agresseurs seraient les victimes. Si des femmes sont violées ou harcelées, c’est toujours cette idée qu’au fond, elles l’ont bien cherché. »
Membre, entre autres organismes étatiques, du Conseil d’analyse de la société ou du Comité consultatif national d’éthique, Alain-Gérard Slama a visiblement un problème avec les femmes dans la rue. Après s’être fait entarter en 2002 à Paris, il jugeait (selon sa fiche Wikipedia) que « le plus pénible est la mine moqueuse de certains passants, dont une jeune femme qui paraissait enchantée. »
RTL et les machos, déjà un épais dossier sur Les Nouvelles NEWS :
En juin, nous observions que la grille de rentrée de la radio ne comptait quasiment que des hommes ;
En mai, c’est le chroniqueur Eric Zemmour qui s’indignait de la loi sur le harcèlement sexuel ;
Un peu plus tôt, le journaliste Pierre Salviac, collaborateur de la station, était quant à lui viré pour un tweet sexiste.