Plus de 90% d’hommes aux « journées du Havre » sur le thème « Sortir de la crise ! ». Ceux qui étaient aux manettes quand la crise est advenue.
Encore une fois, Le Nouvel Observateur organise un grand raout de réflexion sur la crise… et les femmes en sont quasiment exclues. On en compte six parmi les 79 intervenants qui donneront leur point de vue à une trentaine de tribunes des « journées du Havre » en Seine-Maritime du 7 au 9 février.
Les organisateurs ont tellement peu l’habitude de voir des femmes qu’ils ne savent pas féminiser leur nom. Ainsi, Berglind Ásgeirsdóttir, est présentée comme « ambassadeur d’Islande » et non « ambassadrice » mais aussi… « Secrétaire Générale de la santé de 2007 à 2001 », comme s’il était plus acceptable pour certains esprits de féminiser « secrétaire » qu’« ambassadeur ».
A l’exception de cette ambassadrice et d’Ana Palacio, ancienne ministre espagnole, les quatre autres intervenantes françaises font partie des rares femmes de pouvoir déjà médiatisées : la philosophe Cynthia Fleury, la première adjointe au maire de Paris Anne Hidalgo, l’ex-ministre Fadela Amara et la Présidente du Château de Versailles, Catherine Pégard. Le Nouvel Observateur ne cherche pas à faire découvrir de nouvelles têtes.
Et d’une façon générale les tribunes ne font pas apparaître beaucoup de noms nouveaux. La plupart des économistes que l’on entendra au Havre faisaient déjà partie des think tank qui inspiraient la politique avant la crise. « On ne résout pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés », écrivait Albert Einstein, mais l’entre-soi masculin n’en a cure.
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