C’est le constat de l’ONG Soroptimist, qui entend en particulier donner davantage de visibilité à sa fondatrice Suzanne Noël.
En France, seules 2% des rues portent un nom de femme. Quand une plaque met une personnalité à l’honneur, c’est un homme dans 94% des cas. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’Union Française Soroptimist, publiée mardi 21 janvier.
L’ONG « de femmes au service des femmes » a étudié 63 500 rues dans 111 communes françaises où sont implantées ses clubs ; des villes moyennes comme Périgueux ou des métropoles comme Toulouse. Résultat : un tiers de ces rues portent des noms de personnalités, et sur ce tiers seules 6% mettent à l’honneur une personnalité féminine.
« Cela revient en quelque sorte, comme au Panthéon, à entériner poliment l’idée que les femmes accomplissant de grandes choses sont des exceptions et ce n’est pas ce que nous voulons proposer aux générations futures », souligne Christine Dagain, présidente du Soroptimist.
Derrière ce constat général, c’est l’occasion pour l’ONG de militer en particulier pour que davantage de plaques portent le nom de sa fondatrice, Suzanne Noël, « inconnue du grand public et pourtant, personnalité hors du commun. L’année 2014, qui marque le centenaire du début de la Première guerre mondiale, s’y prête particulièrement : « En 1921, alors que travailler est encore infamant pour une femme, elle décide de mettre son savoir-faire de médecin au service de la reconstruction des ‘gueules cassées’ », souligne le Soroptimist.
L’ONG a déjà engagé des démarches en ce sens auprès des collectivités, « avec déjà des résultats : en 2014 Suzanne Noël se verra consacrer de nombreuses rues, une place à Périgueux, ainsi qu’une localisation à La Rochelle ».
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