Le journaliste Frédéric Lewino, filmé devant une paire de seins, parle de femmes journalistes « canon » pour présenter un dossier sur Manuel Valls.
D’abord le décor : des seins. Frédéric Lewino, journaliste chargé de présenter un sujet d’analyse politique sur Manuel Valls est filmé devant une paire de seins faisant la couverture d’un ancien numéro du Point . Pas le numéro de la semaine, pas un numéro qui évoque le sujet de la vidéo. Un numéro racoleur sur la chirurgie esthétique. Quel rapport avec le sujet qu’il va présenter ? Aucun.
Ensuite quelques mots d’introduction : « Depuis la création du Point, nous avons toujours eu la chance d’avoir des journalistes politiques femmes non seulement excellentes mais aussi des canons… ». Quel rapport avec le sujet qu’il est supposé introduire ? Aucun, puisqu’il passe ensuite la parole à la journaliste politique Charlotte Chaffanjon qu’il rejoint pour parler de la dégringolade dans les sondages de Manuel Valls.
Sur Twitter Charlotte Chaffanjon commente simplement « Je laisse à @flewino le soin d’expliquer le sens de son intro que j’ai découverte une fois publiée ! #lepoint »
Puis Sophie Gourion, auteure du blog « tout à l’égo » (et collaboratrice occasionnelle aux Nouvelles NEWS – voir A qui appartiennent les seins d’Angelina Jolie? Et ceux des femmes en général) lui décerne « le prix du gros beauf sexiste du jour » , ce à quoi Lewino répond « T’es canon, toi aussi ma chérie… ». S’en suivent de croustillantes répliques de Sophie Gourion qui ne lui a pas demandé de lui décerner un « certificat de baisabilité ». Dans un billet, elle rappelle que ce n’est pas la première fois que le mufle réduit les femmes à leurs seins. Evoquant l’anniversaire de la mort de Jayne Mansfield, il l’avait appelée « la plus belle poitrine d’Hollywood » et ironisait sur l’existence de son cerveau (écrasé lors de l’accident.)
Et la direction du Point, manifestement, n’y voit aucun inconvénient. (Mise à jour, 18 février : le rédacteur en chef du Point.fr, Jérôme Béglé, le confirme à @rrêt sur Images : « Pas de problème, il n’y a jamais eu de polémique en interne ».)
Tout cela relève de ce que Natacha Henry appelle le « paternalisme lubrique » (un livre qu’elle vient à nouveau de rééditer). Ce comportement qui se donne l’apparence d’une drague lourdingue vise à écraser les femmes en les réduisant à leur sexe. Au passage, le paternalisme lubrique sert à contester la légitimité des femmes dans certaines fonctions. Ici journaliste.
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