« Irresponsable », « machiavélique », la marque de vêtements espagnole habituée aux scandales publicitaires ne trouve plus personne pour la défendre.
« C’est toi qui décides », la nouvelle accroche de la publicité Desigual partait pourtant bien… La mannequin Isabelle Cañete danse devant un miroir puis glisse un coussin sous sa robe avec des mimiques de femme enceinte. Et puis… patatras. Un préservatif, une épingle, et elle perce les préservatifs dans leur emballage. « Bonne Fête des mères » précède la signature de la marque : « La vida es chula » (« La vie est cool »).
Pas si cool ! Si la marque, qui a l’habitude de faire scandale avec sa pub, trouve parfois le soutien des féministes (Voir : Cachez ce sextoy !), cette fois-ci, elle est assaillie de critiques. Sur les réseaux sociaux, dans les associations, dans la presse, c’est un concert d’indignations.
Boycott
L’ONG Création Positive de lutte contre le Sida a appelé au boycott de la marque sur Twitter et au retrait de la publicité. Une pétition a même été lancée pour réclamer la suppression du spot. Après tant d’années d’effort pour faire comprendre que la transmission du virus ne peut être stoppée que par le préservatif, cette publicité fait tout s’écrouler dit-elle.
Autre motif de colère : ce spot donne une image déplorable des femmes. Dans un pays qui remet en question l’avortement (Voir : IVG en Espagne et en Europe : retour en arrière), qui peut croire que ce spot veut dénoncer ce retour en arrière ? Dans sa défense ambigüe, la marque prétend pourtant prêcher le droit des femmes à choisir.
En faisant fi de leur partenaire ? Le collectif des femmes du CCOO (la plus importante organisation syndicale en Espagne) trouve au contraire que cette publicité est « sexiste », dénigre les femmes et demande son retrait. Comme beaucoup d’autres sur les réseaux sociaux qui la trouvent machiavélique.