Pour François Fillon, Ségolène Royal n’a pas d’influence en tant que ministre mais en tant qu’« ancienne épouse » du chef de l’Etat. « Machisme de bas étage », « misogynie crasse », commente Cécile Duflot.
C’était une petite phrase, prononcée mardi 18 octobre lors d’un meeting électoral, destinée à critiquer l’indécision du chef de l’Etat. Mais en réduisant la ministre Ségolène Royal à son statut d’« ex » du président, François Fillon a fait état de « misogynie crasse ». La critique est signée Cécile Duflot.
L’ancien Premier ministre, candidat à la primaire de la droite, pointait du doigt la confusion persistante autour du projet controversé d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Un projet dont le Premier ministre Manuel Valls est un fervent défenseur, tandis que la ministre de l’Environnement Ségolène Royal s’y déclare opposée. « Il faut arrêter les frais », estimait-elle le 16 octobre.
Mais pour François Fillon, ce n’est pas en sa qualité de ministre, numéro 3 du gouvernement dans l’ordre protocolaire, que Ségolène Royal peut avoir de l’influence : c’est parce qu’elle est l’« ancienne épouse » du chef de l’Etat (en fait, ils n’ont pas été mariés).
Ce qui donne, selon les versions :
Fillon dénonce l'absence d'autorité de Hollande "pas foutu d'arbitrer entre son ancienne épouse et le PM" sur l'aéroport de #NDDL
— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) October 18, 2016
https://twitter.com/cmorard/status/788447869472743424
« S’il a vraiment dit ‘ancienne épouse’ pour parler de la ministre de l’écologie, c’est du machisme de bas étage… », commentait rapidement l’ancienne ministre Cécile Duflot, candidate à la primaire EELV, habituée à subir les comportements machistes. Avant d’enfoncer le clou :
Ok c'est confirmé il est bien ringardement macho le mari de Pénélope…… https://t.co/P50fkb3d3S
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) October 18, 2016
Et de poursuivre mercredi sur l’antenne d’Europe 1 : « La phrase de monsieur Fillon est extrêmement choquante. Ségolène Royal est ministre de l’Écologie, donc on peut avoir un débat politique. Mais la ramener à un statut conjugal, je trouve ça d’une misogynie crasse. »
Dans le même ordre d’idée, quelques semaines plus tôt Le Figaro réduisait l’avocate internationale Amal Alamuddin Clooney à son statut de « femme de ».
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