
Manifestation devant la Cour Suprême pour le droit à l’avortement, juin 2016. Par Jordan Uhl sur Flickr (CC BY 2.0)
Au cours de son mandat, Donald Trump risque d’avoir le pouvoir de faire casser l’arrêt Roe v. Wade de la Cour Suprême, qui a garanti en 1973 le droit à l’avortement.
Il y a beaucoup à craindre de la présidence Trump. Pour nombre de femmes, le droit à l’avortement est l’un des principaux motifs d’inquiétude. Le sujet revient régulièrement au cœur du débat politique aux États-Unis et agite le parti Républicain depuis des années. Mais durant ses 4 ans de présidence à venir, Donald Trump pourrait jouer un rôle décisif.
Lors de la dernière décision de la Cour Suprême consacrée à la question, en juin dernier, 5 juges contre 3 ont tranché en faveur du droit à l’avortement, face à une tentative du Texas d’en restreindre l’accès. Mais Donald Trump aura, dès le début de son mandat, à nommer un nouveau juge. Il suffirait qu’un.e autre des membres de la Cour Suprême, nommé.e.s à vie, décède ou démissionne au cours de son mandat pour que la balance penche du côté des anti-avortement.
« Renvoyer Roe v. Wade dans les poubelles de l’Histoire »
Donald Trump, lors de sa campagne, a multiplié les ambiguïtés sur sa position concernant l’IVG. En mars, il déclarait qu’« il doit y avoir une forme de punition » à l’encontre des femmes qui avortent, avant de revenir sur ses propos. Il l’a en tout cas assuré lors du dernier débat de campagne face à Hillary Clinton : il nommera des magistrats « pro-vie » (anti-avortement, donc), pour que la Cour Suprême revienne sur la décision Roe v. Wade de 1973, qui a reconnu l’avortement comme un droit constitutionnel. Son vice-président Mike Pence apparaît encore plus radical, il promet de « renvoyer Roe v. Wade dans les poubelles de l’Histoire ».
Si cet arrêt Roe v. Wade est cassé à l’avenir par une majorité des juges de la Cour Suprême, les lois sur l’avortement seront du ressort des États. De nombreux États à majorité républicaine ont déjà, ces dernières années, voté des lois techniques pour restreindre l’accès à l’IVG. Si tout le pouvoir leur revient, ce sont des dizaines de millions de femmes américaines qui seront totalement privées de ce droit.