Le projet de loi vient d’être soumis au Parlement islandais : toutes les entreprises d’au moins 25 salarié.e.s devront respecter une « norme d’égalité salariale ».
C’est un projet qui fait grand bruit bien au-delà de l’île. Parmi plusieurs textes visant à lutter contre les discriminations, le gouvernement islandais a présenté au Parlement, mardi 4 avril, un projet de loi inédit pour l’égalité salariale.
Le texte prévoit d’imposer une « certification de l’égalité salariale » (« jafnlaunavottun ») dans les entreprises d’au moins 25 salarié.e.s. Elles devront se conformer à une « norme d’égalité salariale » (« jafnlaunastaðall ») déjà existante IST 85/2012, qui devient donc obligatoire. Cette norme permet de « mettre en place un système de gestion assurant que les procédures et les décisions relatives aux rémunérations reposent sur des critères objectifs et ne constituent pas une discrimination sexuelle », précise le ministère des Affaires sociales.
Les entreprises auront, selon leur taille, entre le 31 décembre 2018 et le 31 décembre 2020 pour s’y être conformées. La certification devra être renouvelée tous les trois ans.
« J’ai grand espoir que cette certification sur l’égalité salariale sera un véritable outil pour contrer l’écart de rémunération entre hommes et femmes, qui est malheureusement encore une réalité en Islande », souligne le ministre des Affaires sociales et de l’Egalité, Þorsteinn Víglundsson.
Le texte associé au projet de loi rappelle que selon le rapport du World Economic Forum, l’Islande est depuis 8 ans classée à la première place en matière d’égalité des sexes, mais que l’égalité réelle « n’est pas atteinte dans bien des secteurs. Sur le marché du travail notamment, plusieurs enquêtes démontrent la persistance d’inégalités salariales en défaveur des femmes ».
Le 24 octobre dernier, des milliers d’Islandais.e.s avaient cessé le travail et manifesté pour réclamer l’égalité salariale. « Les femmes sont moins valorisées que les hommes dans l’entreprise », dénonçait la Confédération islandaise du travail, le principal syndicat du pays. « La décision de verser aux femmes des salaires plus bas que les hommes pour un travail comparable est prise chaque semaine dans les lieux de travail dans tout le pays ».