Le Laboratoire de l’égalité a déjà recueilli 5 000 signatures contre le projet de loi sur la réforme des retraites, défavorable aux femmes. Objectif : 10 000 signatures avant le 7 septembre, où il sera débattu devant l’Assemblée nationale. Et comme la situation des femmes ne semble pas être la priorité des négociateurs, le laboratoire bat à nouveau le rappel.
Aujourd’hui, les retraitées touchent des pensions inférieures de 42% à celles des hommes, soit en moyenne, un écart de 600 euros. Une inégalité aggravée par le fait qu’elles sont moins de la moitié à valider une carrière complète, contre 86% des hommes.
La réforme des retraites risque d’empirer cette situation. Pour remédier aux inégalités salariales, le gouvernement propose de prendre en compte les indemnités journalières liées au congé maternité dans le calcul des droits. « Une mesurette », estime le labo. Car bien d’autres facteurs ne sont pas pris en compte par le projet de loi : un taux d’activité plus faible des femmes, un plus fort chômage, leur concentration dans des métiers peu reconnus et des écarts de salaires de 25%.
Surtout, le gouvernement met en danger l’égalité professionnelle : en incluant un article sur ce sujet, qui implique seulement les entreprises qui ne produisent pas de rapport sur la parité, et non celles qui ne négocient pas. Il semble se dispenser, à l’avenir, de promouvoir l’égalité professionnelle. Au final sa réforme aggravera la situation des femmes qui devront travailler plus longtemps pour gagner moins que les hommes, plus tard qu’eux.