
Siège de Google à Mountain View, Californie. Par Robbie Shade sur Flickr (CC BY 2.0)
Le manifeste d’un ingénieur de Google fustige la politique de diversité de l’entreprise, mettant les inégalités femmes/hommes dans le secteur sur le compte de différences innées. Mise à jour : L’homme a été licencié.
C’est l’œuvre d’un seul employé, à usage interne. Mais un manifeste de 10 pages « est devenu viral au sein de l’entreprise » Google, explique le site spécialisé Gizmodo qui l’a dévoilé samedi 5 août.
Dans ce texte, un ingénieur masculin du géant d’internet dénonce la politique en faveur de la diversité mise en place par Google, qu’il juge « idéologique ». Au cœur de son message, cet argument : la sous-représentation des femmes dans le secteur des technologies n’a rien à voir avec la discrimination, elle est avant tout la conséquence de différences biologiques innées entre femmes et hommes.
Exemple de son discours : les femmes « se montrent plus ouvertes aux sentiments et à l’esthétique qu’aux idées ». Elles « s’intéressent aussi davantage que les hommes aux gens, plutôt qu’aux objets. »
Le débat autour de ce manifeste a poussé la toute nouvelle vice-présidente de la diversité chez Google, à s’exprimer pour la première fois. Dans une lettre adressée aux employé.e.s, publiée par le site Motherboard, Danielle Brown dénonce clairement « un point de vue que ni [elle-même] ni l’entreprise ne soutient, favorise ou encourage. »
Mais si des voix ont déjà appelé l’entreprise à sanctionner l’auteur du manifeste, d’autres, en interne, soutiennent son point de vue, note encore Motherboard.
Mise à jour : l’homme a indiqué lundi 7 août avoir été licencié. Peu avant, le PDG de Google Sundar Pichai indiquait dans un email qu’il avait « violé le code de conduite » de l’entreprise en « mettant en avant des stéréotypes de genre nocifs ».
Danielle Brown avait souligné que la culture de Google doit permettre « aux personnes ayant un point de vue différent (…) de se sentir libres de partager leurs opinions ». Tout en ajoutant que « ce discours doit être compatible avec les principes de l’égalité de l’emploi que l’on trouve dans notre code de conduite et dans les politiques et lois anti-discrimination ».
Google a figuré parmi les premières entreprises de la Silicon Valley – où le sexisme est régulièrement pointé du doigt – à prendre des engagements pour inclure davantage de femmes dans ses effectifs (Voir : La Silicon Valley au travail pour se féminiser). Ce qui n’empêche pas l’entreprise d’avoir été récemment accusée par le gouvernement américain de discrimination salariale à l’encontre des femmes.
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