En 10 ans, le score de l’égalité des sexes dans l’Union européenne est passé de 62 à 66,2 points sur 100. Le partage du temps entre hommes et femmes reste un frein. La France pointe à la 5ème place.
Des progrès « à une allure d’escargot » vers l’égalité des sexes dans l’Union européenne. C’est le constat de la dernière version du Gender Equality Index, Indice d’Égalité de Genre, dévoilée mercredi 11 octobre par l’Institut Européen pour l’Égalité de Genre (EIGE). En 10 ans, et désormais trois mises à jour, cet instrument détaillé est devenu un outil majeur pour étudier et comparer les inégalités femmes/hommes en Europe.
Le score du Gender Equality Index était de 62 points sur 100 en 2005, de 65 points en 2012, et il atteint 66,2 points en 2015 (année de référence pour cette dernière édition). Le score de 100 étant celui d’une société idéale « où à la fois les femmes et les hommes profitent des mêmes niveaux de bien-être dans tous les domaines de la vie ».
Cet Indice composite prend en considération 6 domaines : le Travail, l’Argent, le Temps, le Pouvoir, le Savoir et la Santé. L’EIGE travaille encore à mieux prendre en compte la thématique des violences à l’encontre des femmes, particulièrement compliquée à analyser à l’échelle du continent car les données sont difficilement comparables entre les pays (Voir aussi : En Europe, peu de chiffres, peu de violence ?). L’institut européen publiera en novembre un rapport spécifique à cette question.
Aucun progrès pour le partage des temps
Pour les 28 pays de l’Union européenne, le domaine dans lequel les progrès sont les plus sensibles est celui du Pouvoir, « en particulier dans la prise de décision économique », avec une progression de près de 10 points en 10 ans. C’est la conséquence « des pressions politiques pour améliorer l’équilibre des sexes, en particulier dans les conseils d’administration des plus grandes entreprises cotées ».
Mais avec une moyenne de 48,5, ce domaine du Pouvoir reste celui dans lequel le score est le plus faible. La part des femmes dans les parlements nationaux, par exemple, ne s’élève qu’à 28% en 2015 (contre 21% dix ans plus tôt).
Dans le domaine du « temps » – qui prend notamment en compte le partage du travail rémunéré et du temps domestique entre hommes et femmes – le score moyen en Europe a baissé au cours des 10 dernières années. Seize pays, dont la France, ont ainsi reculé. L’EIGE rappelle que, en additionnant travail rémunéré et tâches non rémunérées, les femmes en Europe travaillent en moyenne 55 heures par semaine, les hommes 49 heures.
La France première pour le « pouvoir économique »
Dans le classement de cet Indice les pays phares, sans surprise, sont les pays nordiques. La Suède (avec un score de 82,6), le Danemark et la Finlande composent le podium, devant les Pays-Bas. C’est la Grèce, avec tout juste 50 points, qui ferme la marche.
Voir le tableau interactif de l’Indice
La France, avec un score de 72,6 points, occupe la cinquième position et gagne deux places en 10 ans. La loi sur les quotas dans les conseils d’administration n’y est pas pour rien : dans le sous-domaine du « pouvoir économique » pour les femmes, la France occupait la neuvième place en 2005, elle est désormais première nation européenne.