La proportion de femmes mariées pendant leur enfance a diminué de 15% durant la dernière décennie, selon l’Unicef. La pratique concerne encore 12 millions de filles chaque année.
Un chiffre encourageant, à l’approche de la journée internationale des droits des femmes. La proportion de femmes mariées pendant leur enfance a diminué de 15% durant la dernière décennie, selon des données de l’Unicef publiées mardi 6 mars. Il y a 10 ans, une femme sur quatre dans le monde avait été mariée avant ses 18 ans ; désormais, la pratique touche une femme sur cinq.
C’est surtout en Asie du Sud, et en particulier en Inde, que cette « norme sociale » a perdu du terrain. Dans la région, le risque pour les filles d’être mariées avant leur dix-huitième anniversaire a diminué de plus d’un tiers, passant de 50% à 30% en dix ans. Cette évolution positive, note l’Unicef, « est principalement due à l’augmentation des taux d’éducation des filles, aux investissements réalisés par les gouvernements à l’appui des adolescentes et à des messages forts d’information publique sur le caractère illégal du mariage des enfants et les préjudices liés à cette pratique ».
Par rapport aux niveaux anticipés à l’échelle mondiale 10 ans plus tôt, ce sont 25 millions de mariages d’enfants qui ont été évités.
« Au vu des conséquences dramatiques du mariage précoce sur la vie d’une jeune fille, toute baisse est la bienvenue, mais il nous reste beaucoup de chemin à parcourir », commente Anju Malhotra, Conseillère principale de l’UNICEF pour l’égalité des sexes. Pour mettre un terme à cette pratique d’ici à 2030, et atteindre ainsi l’une des cibles des objectifs de développement durable, « il est indispensable d’accélérer considérablement le rythme des progrès », souligne l’organisme des Nations Unies pour l’enfance.
D’après les estimations, 650 millions de femmes actuellement en vie ont été mariées pendant leur enfance, et la pratique concerne encore 12 millions de filles chaque année.
C’est désormais l’Afrique subsaharienne qui enregistre le plus grand nombre de mariages d’enfants. Sur la totalité des filles récemment mariées, près d’une sur trois vit en Afrique subsaharienne, contre une sur cinq dix ans plus tôt. Mais là aussi les progrès sont possibles rapidement, note l’Unicef. L’exemple vient d’Ethiopie – qui était un des pays le plus touchés – où la prévalence du mariage des filles a reculé d’un tiers au cours des dix dernières années.
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