Un projet de directive européenne prévoit un congé parental mieux rémunéré. Emmanuel Macron est contre, jugeant que cela coûterait trop cher. Les syndicats lui demandent de penser à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Front uni syndical pour demander à Emmanuel Macron de « soutenir le projet de directive sur l’équilibre vie privée-vie professionnelle ». Dans une lettre adressée au président français, la CFDT, la CFTC, la CGT, FO et l’UNSA, accompagnés par la Confédération Européenne des Syndicats, lui demandent d’être en « cohérence » avec son engagement de faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une grande cause nationale.
Ce projet de directive européenne, en discussion depuis un an entre les États membres, après l’échec d’une première version, prévoit d’instaurer une norme européenne pour le congé paternité, de renforcer les règles sur le congé parental, et d’instaurer un droit à 5 jours de « congé des aidants » par an par travailleur.
« La maternité, la parentalité et la charge de personnes dépendantes est un des premiers facteurs discriminants dont souffrent les femmes », rappellent les syndicats. Ils jugent donc la directive « déterminante pour garantir l’autonomie économique des femmes, leur égal accès au marché du travail et un autre partage des tâches ».
Ce qui bloque, côté français, c’est l’une des propositions en matière de congé parental. Le projet de directive prévoit qu’il soit payé au niveau des indemnités de maladie. Ce qui équivaut, pour la France, à 50% du salaire, soit un niveau bien supérieur à la prestation actuelle, qui s’élève au maximum à 392 euros par mois. La réforme de 2014, si elle a institué une période non transférable pour inciter les pères à prendre davantage le congé parental, n’a pas amélioré cette rémunération. Résultat : ils sont toujours aussi peu nombreux à le prendre.
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Et Emmanuel Macron n’entend pas davantage mettre la main à la poche. Le 17 avril dernier, devant le Parlement européen, le président français a assuré qu’il « approuve totalement le principe » du projet de directive, mais en même temps a clairement exprimé son opposition à des congés parentaux payés à 50% du salaire : « C’est une belle idée qui peut coûter très cher et finir par être insoutenable », avait-il déclaré, évoquant un coût « potentiellement explosif ».
Selon une étude publiée plus tôt dans l’année par la Confédération européenne des syndicats, 12 pays de l’Union européenne indemnisent déjà le congé parental à un niveau supérieur aux indemnités de maladie.