La « Women in Media Network Japan » vient de voir le jour au pays du soleil levant pour enrayer le harcèlement sexuel dans les médias et dans la société.
« Si nous changeons les médias, nous pouvons contribuer à changer la société» C’est l’une des déclaration de Yoshiko Hayashi, une des fondatrices du mouvement Women in Media Network Japan (WiMN), une association créée mardi 15 mai par quatre-vingt-six journalistes japonaises pour lutter contre le sexisme auquel elles doivent faire face dans l’exercice de leur métier.
Il était temps, car jusqu’ici le mouvement mondial #MeToo semblait s’être arrêté aux frontières du Japon. Début mars, France Culture réalisait un sujet intitulé « Le flop de MeToo au Japon ». Rappelant que, dans ce pays, « la Journée Internationale des droits des femmes passe plutôt inaperçue », la radio racontait la galère d’une journaliste Shiori Ito, qui avait écrit un livre sur son combat après avoir été violée par un proche du Premier ministre. « La police a voulu la dissuader de porter plainte et le principal accusé n’a pas été inquiété par la justice. Mais Shiori a aussi reçu très peu de soutien de la part de ses collègues : dans des shows télévisés, on préfère commenter sa façon de s’habiller plutôt que d’aborder directement le sujet du viol » expliquait France Culture. Un grand classique de la culture du viol contre laquelle veut précisément lutter le mouvement #MeToo. Les journalistes japonaises partaient donc de très loin.
Mais, parce qu’elles se sont regroupées et parce qu’elles peuvent faire changer les mentalités en commençant par les médias, elles sont bien décidées à en finir avec l’omerta.
«Toutes les femmes journalistes japonaises ont un jour subi une forme de harcèlement sexuel, il n’y a je crois pas d’exception, mais elles se taisent de peur de rompre les liens avec leurs sources», a déclaré lors d’une conférence de presse Yoshiko Hayashi, selon l’AFP. Une phrase qui rappelle étrangement ce qui commençait à se murmurer au moment de l’affaire DSK il y a 7 ans Et de citer 19 histoires vécues par ces journalistes.
Faire valoir les droits des femmes journalistes à ne pas être harcelées risque d’être compliqué car il n’existe pas, au Japon, de définition du harcèlement sexuel. Un sujet sur lequel l’association interpelle le gouvernement.
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