Certains hommes voient, dans le port du masque face au coronavirus, une preuve de faiblesse selon une étude anglo-saxonne.
Où va se nicher « l’angoisse de castration » ! Alors que le port du masque est recommandé ou rendu obligatoire dans de nombreux pays pour se protéger et protéger les autres de la covid-19, certains semblent penser qu’un homme, un vrai, sait faire face au virus sans masque…
Une étude pré-publiée le 12 mai a été menée par des chercheurs de l’Université de Middlesex de London (en Angleterre) et de l’ l’Institut de recherche en sciences mathématiques de l’Université de Berkeley (aux États-Unis). 2459 personnes âgées de 25 à 54 ans ont été interrogées pour comprendre les différences hommes/femmes dans le port du masque.
Et leur conclusion est sans appel : quand le port du masque de protection n’est pas obligatoire, les hommes sont moins nombreux que les femmes à en porter un spontanément dans l’espace public. Un constat qui corrobore un sondage Gallup réalisé mi-avril au États-Unis : 29 % des hommes contre 44 % des femmes déclarent avoir «toujours» porté un masque en extérieur au cours des 7 derniers jours.
« Nous constatons des différences entre les sexes dans les émotions négatives auto-déclarées ressenties lors du port du masque » disent les chercheurs. « Les hommes plus que les femmes estiment que porter un masque est honteux, pas cool, signe de faiblesse et stigmatisant »
Pourtant depuis le début de l’épidémie, plusieurs études ont montré que les hommes sont plus vulnérables que les femmes (voir INÉGAUX FACE AU CORONAVIRUS). Et ceci, un petit peu pour des raisons biologiques, et surtout pour des questions de mode de vie. Les hommes prennent moins soin d’eux, fument plus que les femmes, sont moins proactifs sur les questions de santé, de dépistage ou d’hygiène. Aux Etats Unis, deux fois plus d’hommes que de femmes meurent du coronavirus et en Europe, les hommes comptent pour 69 % des décès enregistrés. Mais, manifestement, certaines croyances sur la virilité sont plus fortes que la réalité.