Le président de la République l’a annoncé ce vendredi 4 septembre lors de son discours pour les 150 ans de la République au Panthéon.
« De sa chère Tunisie à notre Assemblée nationale, des prétoires aux hémicycles, de plaidoyers en manifestes, celle qui était née Zeïza Taïeb plaida pour l’émancipation des peuples et fit faire des bonds de géant à la cause des femmes » c’est ainsi qu’Emmanuel Macron a présenté Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet dernier.
lire :HOMMAGES À GISÈLE HALIMI, BREVETS DE FÉMINISME ET THÉORIE DU COMPLOT
Lors de son discours prononcé au Panthéon pour le 150e anniversaire de la République française, il a annoncé qu’un hommage national lui serait rendu dans la cour des Invalides à une date encore inconnue.
Le président de la République a pris soin, dans son discours de citer des femmes : parmi les onze figures représentatives des valeurs de la République auxquelles il a rendu un hommage solennel, Marie Curie « qui a ouvert aux femmes deux portes qui leur étaient jusque-là fermées, celles des chaires de la Sorbonne et les portes de bronze du Panthéon » mais aussi Joséphine Baker, ou encore Germaine Tillion…
Depuis le décès de Gisèle Halimi, plusieurs pétitions et appels demandent aussi que ses cendres soient transférées au Panthéon. L’absence de représentants du gouvernement et d’hommes ex-bâtonniers du Barreau de Paris aux obsèques de la grande avocate féministe avait choqué (lire notre revue de presse du 10 août). Une pétition signée par Louise Dubray, psychologue à l’association de lutte contre les violences faites aux femmes Womensafe déplorait « la chaise vide » du ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti et regrettait que l’hommage du président de la République se soit « limité à un tweet ». Sa pétition veut « un hommage décent à celle qui a tant fait pour notre pays, pour la cause des femmes, pour celle des homosexuel-le-s et contre le colonialisme ». Et précise que le combat n’est pas terminé « le combat de Maître Halimi est toujours d’actualité, le viol n’étant pas reconnu comme crime, mais correctionnalisé au mieux, et classé sans suite au pire (90% des plaintes pour viol n’aboutissent pas). »
Une autre pétition lancée par Eliz Murad, chanteuse d’origine libanaise affirmait : « c’est l’honorer en la plaçant aux côtés de Simone Veil, Marie Curie, Geneviève De Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Sophie Berthelot, figures de proue de la France humaniste que l’on veut toutes et tous. Inhumer une sixième femme au Panthéon parmi les soixante-quinze hommes qui y reposent, c’est aussi contribuer largement à la parité dans la politique mémorielle de la France, et rester fidèle à la grande cause du quinquennat. »
L’Association pour la promotion de la coopération et de l’amitié entre la France et la Tunisie a également adressé un message à Emmanuel Macron « Parce qu’aux Grandes Femmes, la Patrie (est) reconnaissante, nous vous appelons, Monsieur le président de la République, à examiner la possibilité de faire entrer les cendres de Gisèle Halimi au Panthéon »,
Simone Veil, autre grande défenseuse de la cause des femmes, est la dernière femme à être entrée au Panthéon en 2018. C’était la cinquième.
Lire aussi
SIMONE VEIL REPOSERA AU PANTHÉON
EN FINIR AVEC LES « GRANDS HOMMES » AU FRONTON DU PANTHÉON ?
LES MONUMENTALES : LES FEMMES À LA RECONQUÊTE DU PANTHÉON
DANS LE FIGARO, « GENEVIÈVE ET GERMAINE » AU PANTHÉON
BIENTÔT UN PANTHÉON NORMAL ?
LA PARITÉ ENTRE AU PANTHÉON