Pas d’argent public pour les chantres de l’inégalité des sexes, pénalisation des « certificats de virginité », Gérald Darmanin et Marlène Schiappa annoncent la couleur.
Le futur projet de loi « contre les séparatismes » a été présenté au journal Le Parisien par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, dimanche 6 septembre. Avant cela, Marlène Schappia avait annoncé l’idée sur France Info : « Pas un euro d’argent public aux associations qui sont les ennemies de la République ».
La ministre a de la suite dans les idées. Dans son précédent poste elle parlait déjà de gender budgeting, ou « budgétisation sensible au genre ». Il s’agit de s’assurer que l’utilisation de l’argent public ne creuse pas les inégalités sexuées (lire en 2017 : Marlène Schiappa détaille sa feuille de route). Idée défendue aussi par le Haut conseil à l’égalité auparavant : les organisations qui prêchent ou instaurent, de fait, par leurs activités, l’inégalité des sexes ne doivent pas recevoir de fonds publics. Une idée pas encore vraiment concrétisée sur le terrain, qui trouve donc un nouveau souffle du côté du ministère de l’Intérieur.
Dans le texte, qui sera soumis lors du séminaire gouvernemental de mercredi, Marlène Schiappa annonce dans Le Parisien « la création, pour les associations, d’un contrat d’engagement sur la laïcité » et précise : « A chaque fois que le ministère de l’Intérieur constatera que les valeurs de la République sont bafouées – comme l’égalité hommes-femmes, la laïcité, le respect de la dignité de chacun ou encore la liberté de conscience –, il s’opposera aux versements de subventions. Ceci concerne toutes les associations, qu’elles soient sportives, culturelles, ou autres »
Autre point important du projet : la Pénalisation des « certificats de virginité ». Gérald Darmanin s’exprime sur ce point dans le quotidien : « Certains médecins osent encore certifier qu’une femme est vierge pour permettre un mariage religieux, malgré la condamnation de ces pratiques par le Conseil de l’ordre des médecins. On va non seulement l’interdire formellement, mais proposer la pénalisation. »
Sur LCI, la gynécologue Ghada Hatem médecin-cheffe de la Maison des femmes de Saint-Denis, nuance. Pour elle, « il vaudrait mieux punir les parents qui exigent ça, que le médecin qui essaye d’aider sa patiente. Je pense qu’on prend le problème à l’envers». Elle explique : «La plupart du temps, nous ne faisons pas de certificat, mais quand nous le faisons, c’est parce que nous pensons qu’il y a un danger de mort pour cette fille. Parce que sinon, elle va être emmenée au bled, ira voir un gynécologue du bled, et si elle n’est pas vierge, ça va chauffer pour elle»
Dans l’interview au Parisien, Gérald Darmanin évoque aussi la question des piscines municipales qui ont cédé aux demandes de séparation des femmes et des hommes: « On va également mettre clairement dans la loi qu’aucun élu ne pourra prendre de dispositions pour favoriser l’inégalité entre les femmes et les hommes pour mettre en place des pratiques communautaires, comme réserver des horaires de piscine à un sexe plutôt qu’à un autre ».
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