120 responsables de réseaux féminins et entrepreneurs appellent Emmanuel Macron à prendre des mesures pour la parité économique et un changement de modèle.
Une tribune publiée le 31 janvier 2021 dans le Journal du Dimanche, devenue pétition, s’adresse au président de la République : « La relance doit être paritaire ». Signée par des personnalités et des réseaux de femmes et d’entrepreneurs engagés pour améliorer la place des femmes dans l’économie, cette pétition a largement été relayée sur les réseaux sociaux.
Les signataires exhortent le Président de la République à prendre des mesures face à l’inégalité économique entre les femmes et les hommes et le prennent au mot. : « Monsieur le Président de la République, comme vous l’avez si justement dit, le monde d’après ne peut pas se résumer à seulement reprendre le cours de nos vies en niant les déséquilibres existants. Nous devons notamment regarder en face l’inégalité économique entre femmes et hommes et aller, ensemble, vers un changement profond de modèle, vers plus d’égalité, que vous avez appelé de vos vœux et auquel vous vous êtes engagé lors du G7.»
La tribune propose « quatre mesures d’importance » :
« Quotas – Que l’on soit pour ou contre, ils fonctionnent, comme le prouve la Loi Copé- Zimmermann.» dit la tribune qui veut les étendre aux ComEx et Codir (qui ne comptent que 17,5% de femmes en France) ainsi que dans les filières technologiques.
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«Revalorisation – Pour les salariées, nous souhaitons un Pay Equity Act comme au Canada permettant, par exemple, de comparer le salaire des infirmières à celui de techniciens dans un autre domaine, impliquant le même niveau de responsabilité. Il n’est plus acceptable que les métiers les moins bien payés soient également les métiers les plus féminisés.» Ce point central pour l’égalité economique entre femmes et hommes est documenté mais très peu repris par les responsables politiques.
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«Financement – Seuls 2,6% des fonds d’investissement sont dédiés aux start-ups portées par des femmes. L’Etat doit montrer l’exemple en appliquant le principe de l « ‘éga-conditionnalité » des financements publics, via ses participations et prêts directs ainsi qu’à travers les fonds qu’il soutient. Mais aussi développer un guichet unique dédié aux femmes entrepreneures renforçant l’action actuelle de Bpifrance.»
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«Accompagnement – Nous souhaitons un plan national efficace pour les TPE qui diminuerait les biais existants, l’isolement et garantirait un égal accès à l’entrepreneuriat et à sa croissance qu’on soit femme ou homme. Cinq points : pérennisation des actions de formation numérique, incitation à être accompagné.e.s, fléchage des aides et des prêts, sensibilisation des acteurs à l’égalité économique, mixité des appels d’offres. »
Cette feuille de route n’est qu’un résumé des ambitions de ces réseaux qui élaborent une réflexion poussée et des propositions concrêtes depuis des années. Propositions très lentement étudiées et parfois reprises à la baisse par les gouvernants.