A côté des initiatives d’associations pour stopper le harcèlement de rue, le gouvernement annonce des « quartiers sans relous ».
La semaine internationale de lutte contre le harcèlement de rue était inscrite sur les calendriers du 11 au 17 avril. L’occasion pour la Fondation des femmes de rappeler des chiffres d’une étude Ipsos de 2018 : 81% des femmes en France ont déjà été harcelées dans la rue et seulement 20% d’entre elles déclarent avoir été aidées. Et de promouvoir des formations « Stand Up » réalisées avec l’ONG Hollaback et le financement de l’Oréal. Des formations qui ne visent pas les harceleurs mais les victimes et surtout les témoins qui peuvent leur venir en aide. Les conseils s’articulent autour de la règle des cinq D : distraire, déléguer, documenter, diriger, dialoguer.
Du côté du gouvernement, la ministre déléguée à la Citoyenneté et ex-ministre en charge des Droits des femmes, Marlène Schiappa a annoncé la mise en place de « Quartiers Sans Relous » – QSR pour l’administration qui aime les acronymes. Une initiative qu’elle a présentée notamment au cours d’une video avec la fondatrice du compte Instagram de #Disbonjoursalepute, Association de lutte contre le harcèlement sexiste et sexuel pour tous.tes, le 15 avril (photo)
L’idée serait de mettre en place ces zones censées pouvoir offrir tranquillité et assurance aux femmes dans la rue. La ministre a indiqué la mise en place de baromètres sur le harcèlement de rue dès le mois d’août 2021. Le but de ce baromètre étant de pouvoir cartographier les zones « rouges », dans lesquelles le harcèlement de rue est important.
Biensûr l’idée de « Quartiers Sans Relous » a été largement critiquée pour le choix des mots essentiellement. La militante féministe Caroline de Haas a fait observer que « le harcèlement de rue n’est pas « relou », c’est violent. » Et ceux qui le pratiquent sont des délinquants pas des individus que l’on pourrait presque affectueusement traiter de relous. D’autres critiquent l’utilisation du terme « quartiers » qui, associé au terme « relou », donne une connotation populaire et peut laisser penser que le harcèlement de rue n’existe pas dans les beaux quartiers.
Renfort des forces de l’ordre
La ministre, à l’origine de la loi du 3 août 2018 qui pénalise « l’outrage sexiste » assure, dans 20Minutes que « 3023 verbalisations pour outrage sexiste ont été enregistrées depuis la promulgation de la loi » et qu’elle donne « avec le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, des consignes aux préfets, donc aux policiers et aux gendarmes, pour continuer à verbaliser le harcèlement de rue »
Elle s’engage à publier un premier baromètre en août prochain, pour les trois ans de la loi. Ce baromètre va compiler des données du ministère de l’Intérieur afin d’identifier des zones rouges, zones particulièrement difficiles pour les femmes, et faire intervenir des policiers en civil. Pour renforcer les effectifs de ceux qui verbaliseront les « relous » 2.000 des 10.000 recrutements supplémentaires d’agents annoncés récemment par Gérald Darmanin devraient se consacrer à la lutte contre le harcèlement de rue.
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