Les campagnes de prévention du harcèlement sexuel se multiplient dans les festivals d’été.
En cette deuxième année de pandémie, les festivals accueillent un public moins nombreux mais ils sensibilisent davantage leurs équipes et amateurs de musique. La campagne « ICI, C’EST COOL – Ne laissons pas la violence pourrir l’ambiance ! », lancée en 2019 dans 25 festivals des Pays de la Loire se poursuit cette année et prend une ampleur nationale. Elle a été affichée à nouveau au Printemps de Bourges notamment.
A La Rochelle, aux Francofolies, outre les affiches « Danser n’est pas consentir » ou « Accepter un verre n’est pas consentir » un atelier destiné aux adolescents expliquait la notion de consentement.
L’association les Catherinettes, forme les équipes des festivals en interne et propose des démarches et protocoles de sécurité pour le public. Elle intervient dans plusieurs festivals comme au Foin de la rue en Mayenne, au Plein Air festival électro à Douai en août, aux Z’Eclectiques près d’Angers en septembre puis aux Trans Musicales à Rennes en décembre. Et projette déjà d’intervenir au Hellfest à l’été 2022, un festival annulé cette année.
Même les festivals annulés ont tenu à participer au mouvement comme Rock en Seine, qui a relayé sur les réseaux sociaux les messages de l’association de prévention contre les violences sexuelles en milieu festif Consentis. Cette association a notamment réalisé une vidéo démontant les mécanismes de « la dette sexuelle » qui serait due par une personne qui accepte un verre payé par un homme. Ses ZUT artistiques (Zones d’urgence temporaires ) fleurissent sur les sites des festivals. Elle distribue un flyer, un kit de prévention en milieu festif expliquant la drague, le consentement, la possibilité d’intervenir en cas de besoin…
Les chiffres du harcèlement sexuel dans ces festivals sont effrayants. En 2018, un festival suédois à Göteborg, avait été réservé seulement aux femmes, transgenres et personnes « non binaires », afin de les préserver des viols et agressions sexuelles. Une étude anglaise de 2018 révélait que 43% des festivalières de moins de 40 ans avaient été harcelées sexuellement dans les manifestations ouvertes à tous.
En 2019 une étude du Collectif pour la santé des artistes et des professionnels de la musique et de la Guilde des artistes de la musique indiquait que 31% des femmes travaillant dans le secteur musical (artistes ou professionnelles) disaient avoir été victimes, au moins une fois, de harcèlement sexuel.