Il y aurait 93 % d’hommes dans l’équipe de campagne du président de la République. L’égalité femmes-hommes était la grande cause nationale du quinquennat… mais n’aboutit pas à la parité dans les sphères du pouvoir.
Depuis plusieurs semaines, se distillent dans la presse quelques noms de personnalités composant l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron -qui n’est toujours pas officiellement candidat à sa propre succession. Un faux suspens avec, par exemple, dès le 13 janvier dernier un article dans Le Parisien promettant de révéler « l’équipe secrète », ou une longue enquête dans le Monde ou encore en image, ce reportage saisissant de BFMTV.
Tous racontent que la future équipe est déjà au travail depuis plusieurs mois dans le QG de campagne d’Emmanuel Macron, rue du Rocher dans le 8ème arrondissement de Paris où salariés et têtes-pensantes de la campagne œuvrent jours et nuits à l’élaboration du programme du futur candidat de La République en Marche. Tous ont du mal à voir des femmes.
La garde rapprochée d’Emmanuel Macron est aux manettes. L’actuel ministre de l’agriculture Julien Denormandie est pressenti comme directeur de campagne. Gabriel Attal, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin devraient être porte-paroles, Sébastien Lecornu le ministre d’outre-mer serait organisateur des réseaux d’élus de LREM. Devraient également jouer un rôle central, Alexis Kohler secrétaire général de l’Elysée, Clément Léonarduzzi conseiller spécial à l’Elysée et Grégoire Potton le directeur de cabinet d’Elisabeth Moreno. En tout, parmi les 28 postes clefs, le Monde note que, deux seulement sont occupés par des femmes : Dominique Fafin en charge de la communication aux côtés de Christian Bombrun, ancien directeur chez Orange et Anne de Bayser qui pilote le groupe de travail “société civile” aux côtés de Roland Lescure, député LREM.
Les femmes représenteraient donc 7% de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron. En plus d’être en extrême minorité, elles ne sont pas autonomes mais secondées à leur poste par un homme. Face à un tel déséquilibre, la réponse de Christophe Castaner, l’actuel président du groupe LREM à l’assemblée nationale, est extrêmement vague. Aux journalistes de BFMTV, il a confié « qu’il y a systématiquement le choix d’avoir une femme et un homme » dans les groupes politiques, laissant penser qu’il en serait de même dans l’équipe de campagne d’Emanuel Macron, ajoutant « cela me paraît nécessaire et indispensable.»
Faut-il s’attendre à des surprises au moment de l’annonce de la candidature officielle ? Pas vraiment. En novembre dernier, les proches d’Emmanuel Macron créaient un mouvement, une « maison commune » pour accompagner le président vers sa réélection et c’était déjà un boy’s club ( lire LES HOMMES GARDENT LES CLEFS DE LA « MAISON COMMUNE »).
L’équipe de campagne d’Emmanuel Macron est sur le point de faire pire que celle de Valérie Pecresse. Lire PARITÉ PLUS QU’APPROXIMATIVE DANS L’ÉQUIPE PÉCRESSE ET ENGAGEMENTS)
Avec un tel boy’s club, ça va être compliqué pour le président sortant de s’appuyer sur son bilan pour s’engager sur l’égalité femmes-hommes qui fut la grande cause du quinquennat. La composition de son équipe de campagne, telle qu’elle est présentée aujourd’hui, montre qu’il n’a pas vraiment installé la parité réelle dans le sphères du pouvoir.