Des élus RN créent une association contre « le poison wokiste ». Dans le viseur : l’écriture inclusive, ce qu’ils appellent la « propagande LGBT » ou les « réunions racialisées ». Leur crainte de voir la supériorité du « mâle blanc » vaciller transpire.
Rappelons tout d’abord que « woke » en anglais est le passé simple du verbe to wake, qui veut dire en français « se réveiller ». Il désigne le fait d’être conscient des injustices et discriminations sexistes, racistes, homophobes… Mais le mot est souvent utilisé pour discréditer celles et ceux qui luttent contre ces discriminations. En 2021 par exemple, le ministre de l’Education de l’époque se fâchait contre l’introduction du pronom « iels » dans le dictionnaire. Un mot contrariant la règle « le masculin l’emporte sur le féminin » (Lire ici).
Aujourd’hui, les gardiens de la supériorité de l’homme blanc ont décidé de s’unir à l’Assemblée nationale pour combattre celles et ceux qui dénoncent des discriminations.
Des élus du Rassemblement national (RN), le député Roger Chudeau et les eurodéputé.es Philippe Olivier et Patricia Chagnon ont annoncé mercredi 12 avril, lors d’une conférence de presse tenue à l’Assemblée nationale, le lancement d’une association parlementaire contre « le poison wokiste ». Dans leur viseur : « l’écriture inclusive », ce qu’ils voient comme de la « propagande LGBT dans les écoles » ou « la menace transgenre », les « réunions racialisées ».
Le député RN Roger Chudeau, ancien inspecteur général de l’Éducation nationale, à l’initiative de cette association, a présenté le « wokisme » comme une « doctrine de déconstruction de notre civilisation », un « discours séparatiste » ou un « communautarisme à l’anglo-saxonne ».
Philippe Olivier y voit un « danger pour la civilisation » qui « va fragmenter la société » car selon lui, les wokistes voient « toutes les minorités les plus improbables comme des victimes systémiques de l’oppression des mâles blancs : les femmes, les LGBT, les musulmans, les obèses, le handicapés, les animaux ».
Ces wokistes infuseraient, selon ces élus, une « vision du monde totalitaire ». Rien que ça ! Elles et ils noyauteraient les universités, les grandes écoles, les médias, et même les entreprises qui ont « maintenant des directeurs de la diversité ». Alors « on a un travail de pédagogie à faire » croit Philippe Olivier.q
L’association en croisade contre le wokisme compterait une quarantaine de membres, surtout des députés et parlementaires européens RN, mais elle veut être une « association transpartisane » et compte bien être rejointe par d’autres croisés antiwoke : deux députés non-inscrits, Nicolas Dupont-Aignan et Véronique Besse, ou des sénateurs du parti d’Éric Zemmour, Reconquête, Stéphane Ravier et Sébastien Meurant sont sur les rangs.
Cette association ne va pas se contenter de propager la haine contre celles et ceux qui luttent contre les discriminations. Elle veut « agir sur le plan législatif » en proposant des lois contre l’écriture inclusive, contre les réunions « interdites aux blancs dans l’espace public » ou « genrées, interdites aux hommes ». Sur Twitter, Philippe Olivier affirme que « La lutte contre le wokisme est une cause nationale.» La lutte contre celles et ceux qui luttent contre les discriminations ?