Valérie Pécresse a annoncé que ce dispositif, destiné à renforcer « la sécurité, notamment celle des femmes», allait enfin être mis en place à Paris.
« Être féministe ou l’art de la patience révolutionnaire » écrit Hélène Bidard sur son compte X (ex-Twitter.) L’adjointe à la Maire de Paris pour l’égalité femmes-hommes, la jeunesse et l’éducation populaire félicite, avec une pointe d’amertume la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse. La présidente de région annonce, dans une interview donnée en début de semaine au Parisien que, à partir du 1er septembre, la RATP va généraliser la descente à la demande après 22h dans les bus parisiens.
Si Valérie Pecresse a parlé d’une « bonne nouvelle pour la sécurité, notamment celle des femmes », Hélène Bidard fait observer que cela fait au moins six ans qu’elle le demande. Et elle n’est pas la seule ! Ce système commence à se généraliser. Il avait été mis en place pour être expérimenté en 2015 à Nantes à la demande de Pascale Boistard, secrétaire d’État Chargée des Droits des Femmes du gouvernement de l’époque.
En Île-de-France, ce dispositif, déjà expérimenté en Grande couronne depuis plusieurs années, est désormais étendu à la capitale. « La descente à la demande consiste à offrir la possibilité à toute personne qui le souhaite de descendre entre deux arrêts de bus afin de la rapprocher de sa destination », rappelle la RATP. Les passager.es qui souhaitent en bénéficier doivent se signaler au chauffeur. La descente s’effectue ensuite par l’avant du bus, le point précis de descente étant déterminé par le chauffeur pour la sécurité routière : « Au plus près de votre destination, mais aussi bien éclairé, avec une bonne visibilité et un cheminement piéton à proximité », explique IDF Mobilités sur son site.
Ce dispositif est un nouveau un pas en avant pour la sécurité des femmes dans les transports en commun. IDF Mobilités, pour lutter contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun, a installé des bornes d’appel en gare, stations ou sur les quais, et renforcé la présence d’agents de médiation.
156 plaintes par jour pour agression sexuelle dans les transports franciliens. Le Parisien a pu consulter une note de la Sûreté régionale des transports de la préfecture de police de Paris, provenant d’un procès-verbal en date de 2022. Cette note révèle qu’en 2020, 57 000 plaintes, soit 156 en moyenne, chaque jour ont été déposées pour agression sexuelle dans les transports franciliens. Des sifflets, des remarques déplacées… mais surtout, dans la plupart des cas, des agressions physiques. La note de police elle-même précise que le bilan est sans doute sous-évalué, beaucoup de victimes ne déposant pas plainte pour trois raisons principales : ces victimes ne savent pas forcément qu’il s’agit de délit, pensent que porter plainte est inutile ou sont submergées par un sentiment de honte… Il faudra plus que l’arrêt à la demande pour faire baisser ce chiffre.