La nouvelle équipe municipale engage un réaménagement des cours de récréation pour permettre aux filles d’occuper autant d’espace que les garçons à l’école puis dans la société.
Dans une délibération du Conseil municipal de décembre, la ville de Bordeaux a adopté un projet de réaménagement des cours de récréation afin de permettre un partage « équitable d’usages entre tous ». La nouvelle majorité municipale EELV dirigée par Pierre Hurmic entend végétaliser et dégenrer l’espace réservé aux récréations des enfants.
Même si la deuxième ambition a fait l’objet de bien moins de discussions que la question de la végétalisation, elle semble bien engagée par Sylvie Schmitt, adjointe à la mairie chargée de l’éducation, de l’enfance et de la jeunesse. Présentant le projet (ici vers 4.50), l’adjointe a indiqué que l’étude avait été confiée notamment à Anne Labroille, architecte et urbaniste, cofondatrice de l’association Mouvement pour l’Equité dans la Maitrise d’Œuvre (MéMo), qui promeut l’égalité au sein de la profession. L’élue sait déjà que 44% des cours de récréation nécessitent « des actions importantes de réaménagement en concertation avec les utilisateurs »
Quel est l’enjeu ? Mieux partager l’espace entre filles et garçons. Aujourd’hui, les garçons ont tendance à s’accaparer l’espace central de la cour pour pratiquer des jeux de ballon tandis que les filles, reléguées sur les côtés, vont rester statiques ou pratiquer des jeux répétitifs sur de petites surfaces. Or apprendre à occuper l’espace central dès le plus jeune âge a un impact sur la place des femmes et des hommes dans la société à l’âge adulte.
L’agglomération de Bordeaux est pionnière pour dégenrer l’espace que partagent les enfants. Des chercheurs comme Yves Raibaud ou Edith Maruéjouls ont réalisé des études et entrepris des changements avec différentes municipalités. A Mérignac par exemple, Edith Maruéjouls a conseillé, après concertation avec les interessé.es, de définir différents espaces : pour « le temps calme » réservé à la lecture, à la discussion ou à rester seul.e, des « espaces intermédiaires » pour les jeux de société ou des jeux ne nécessitant pas un grand espace et enfin un espace pour les jeux collectifs, mais ce dernier espace n’est pas central.
Depuis les dernières élections municipales, les villes conquises par les EELV amorcent le changement vers des services publics dégenrés. Lire : DÉBUT DE BUDGET SENSIBLE AU GENRE À LYON
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