Sur plusieurs sites de presse, une employée de la SNCF est désignée comme « un agent ».
C’est une vidéo à laquelle on peut difficilement échapper, ce jeudi 18 octobre : une guichetière de la SNCF prise à partie par un cadre supérieur qui lui crache son mépris du haut de son salaire à cinq chiffres et de ses vacances à La Baule…
L’employée ainsi insultée témoigne avec détachement, sur RTL, de cette altercation. Et c’est l’occasion de constater que la féminisation des noms de métiers a encore beaucoup de chemin à faire. Car si elle est présentée au fil des articles de presse comme « l’employée » ou « la fonctionnaire », au féminin, elle est aussi dans plusieurs articles, comme c’est le cas pour RTL, « un agent » SNCF, au masculin.
Le terme féminisé, « agente », est pourtant recommandé par le guide de d’aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions édité par le gouvernement en 1999.
Plusieurs sites, comme 20 Minutes, ou Rue89, optent d’ailleurs pour le terme « agente ». Tandis que Le Parisien a du mal à se décider et évoque « une agent ».
Quant au Figaro il avait, dans la première version d’un bref article (on le voit encore dans l’adresse URL), employé le terme au féminin. Mais (est-ce suite à une série de commentaires acerbes ?) a fait rapidement marche arrière (1). L’agente est devenue agent.
Il est vrai que l’Académie française refuse catégoriquement toute féminisation de cet ordre, jugeant que « l’oreille autant que l’intelligence grammaticale devraient prévenir contre de telles aberrations lexicales ».
(1) On notera que le blog des correcteurs du Monde évoquait récemment comment, sous la pression des commentaires, le terme « autrices » dans un titre a finalement été remplacé par sa version « plus soft » : « auteures ».
