Un symbole s’efface. Après 12 ans à la tête de l’État, la présidente finlandaise Tarja Halonen doit quitter le pouvoir dans un pays qui fait figure de modèle pour la parité.
Il faudra aux Finlandais un deuxième tour, le 5 février, pour désigner le successeur de Tarja Halonen. La présidente social-démocrate avait été la première femme élue à la tête du pays, en 2000, et avait été réélue en 2006. Elle ne pouvait pas se présenter pour un troisième mandat.
Toujours très populaire, Tarja Halonen aura marqué le pays de son empreinte. Une autre ancienne présidente (au Chili), Michelle Bachelet, aujourd’hui directrice d’ONU Femmes, aime à rappeler cette anecdote concernant la présidente finlandaise :
En visite dans une école, Tarja Halonen écoute les enfants lui raconter quels métiers ils souhaiteraient faire plus tard. Qui pompier, qui ingénieur, qui médecin… « Et toi, tu ne voudrais pas être président de la République ? », demande-t-elle à un petit garçon. « Mais non : en Finlande, un homme ne peut pas devenir président ! », lui répond l’enfant qui n’a connu qu’elle à la tête du pays….
Stricte parité au gouvernement
La Finlande est le premier pays européen à avoir accordé le droit de vote et l’éligibilité aux femmes ; c’était en 1906. Aujourd’hui, elle pointe à la troisième place du classement mondial de la parité établi par le Forum économique mondial, derrière l’Islande et la Norvège. Les femmes représentent 42% des élus au parlement (deuxième place européenne, derrière la Suède) et une stricte parité est de règle au gouvernement (les femmes occupent 9 des 18 postes de ministres). Dans son dernier discours de vœux, le 1er janvier, la présidente rappelait les « bonnes choses » survenues durant son mandat, « comme l’égalité de genre et les droits des minorités ».
Pour autant, ce sont des hommes qui briguent aujourd’hui la succession de Tarja Halonen. Deux femmes figuraient parmi les huit candidats, et ce sont elles qui ont obtenu les plus petits scores. C’est le conservateur Sauli Niinistö qui devrait être élu à la tête de l’État, le 5 février. Battu de justesse en 2006 par Tarja Halonen, il est arrivé largement en tête du premier tour, dimanche 22 janvier. La surprise est venue du deuxième qualifié, l’écologiste Pekka Haavisto. Mais, avec moins de 20% des voix, il part de trop loin pour avoir une chance de devenir le premier président finlandais ouvertement homosexuel.
Photo : Tarja Halonen à l’ONU – septembre 2011. © Présidence de la République de Finlande