Le numéro un mondial de tennis masculin a encore corrigé des journalistes ignorant les championnes.
Andy Murray ne laisse rien passer. Lors d’une conférence de presse, le tennisman britannique, n°1 mondial, était interrogé après son quart de finale perdu contre le Californien Sam Querrey, 28e joueur mondial, le 12 juillet. Malgré sa déception, palpable, le joueur a repris un journaliste. Ce dernier affirmait que Sam Querrey, était le premier joueur américain à avoir gagné une demi-finale depuis 2009. « Joueur homme » a corrigé Murray. L’Américaine Serena Williams a en effet remporté 39 tournois du grand chelem dont un bon nombre depuis 2009. Le site de la BBC a isolé ici ce moment de correction de sexisme ordinaire
Ce n’est pas la première fois que le Britannique vient en aide à des journalistes frappés d’amnésie sexiste. L’an dernier déjà, alors qu’il était au faîte de sa gloire, il rappelait à l’ordre un journaliste de la BBC (voir : Quand Andy Murray corrige un journaliste qui oublie les joueuses) Lorsqu’il était entraîné par Amélie Mauresmo, il avait tenu à faire une mise au point face au sexisme délirant dont elle était l’objet. Il était par exemple choqué qu’on lui dise, à lui, qu’il était courageux d’être entraîné par une femme ! Ou qu’on la tienne pour seule responsable de chacune de ses défaites, ce qui n’était jamais arrivé avec ses précédents coaches (voir Andy Murray donne une volée au sexisme)
L’invisibilisation des femmes est la discipline la plus pratiqué dans le journalisme sportif. Quand Jo-Wilfried Tsonga s’était qualifié pour la demi-finale du tournoi de tennis de Roland-Garros en 2013, la presse était en émois : enfin un joueur français susceptible de remporter le tournoi 30 ans après Noah. Les Nouvelles NEWS avaient dû rectifier et rappeler qu’en 2000, la Française, Mary Pierce avait battu en finale la redoutable Conchita Martinez. (voir Exclusif : le dernier vainqueur français de Roland-Garros est une femme !). Quand on parle du tour de France en ce mois de juillet, on ne se donne pas la peine de préciser « masculin » tant il est évident que les sports dont on parle dans les médias sont pratiqués par des hommes.
Le jour où tous les sportifs auront les mêmes réflexes que Murray, l’égalité des sexes sera en bonne voie. Pour l’instant, il est une exception et sa mère peut être fière. Sur twitter, elle a écrit simplement « c’est mon fils »
That's my boy. ❤️ https://t.co/ldZUQ2wbZj
— judy murray (@JudyMurray) July 12, 2017