Le festival de Cannes s’est transformé en café du commerce. Surenchère de misogynie crasse en conférence de presse.
Après François Ozon assurant que toutes les femmes fantasment sur la prostitution, Roman Polanski, qui a aussi un film à promouvoir, y va de sa sortie misogyne sur le mode « l’égalité, quelle plaie ». Elle serait responsable, selon le réalisateur, de la fin du romantisme. Quand à la pilule, elle viriliserait les femmes. Nous ne sommes pas au café du commerce, mais sur la croisette, à Cannes, là où les « génies » du cinéma imposent leur vision du monde au bon peuple et aux « bonnes femmes ».
Et le public est prié de crier au génie. Les médias encensent Polanski. Celui qui a réussi à échapper à la justice américaine le poursuivant pour le viol sur une enfant de 13 ans – ce qu’il a reconnu – est soutenu par la majorité des médias mainstream et des « intellectuels » qui s’expriment dans ces médias.
A Cannes, ils ne sont pas dérangés par des propos contradictoires, le festival ne sélectionne quasiment que des films faits par des hommes. Ce que le président du festival assume.
Et pour finir, l’AFP annonce que Dominique Strauss-Kahn, mondialement connu pour le respect qu’il voue aux femmes, a monté les marches du festival samedi soir. Les hommes peuvent continuer à dire aux femmes ce qu’elles doivent penser.
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