Après l’annulation du licenciement d’une salariée voilée dans une crèche par la Cour de cassation, la cour d’appel a confirmé ce licenciement. Mais le débat de société n’avance plus.
Ce mercredi matin, la cour d’appel de Paris a confirmé le licenciement d’une salariée voilée de la crèche privée Baby-Loup, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Décision de licenciement qui avait été annulée en cassation. Illico, l’avocat de l’employée a annoncé un nouveau pourvoi en cassation.
Comme nous l’écrivions à propos de l’audience du 17 octobre dernier l’équilibre instable du droit est tel qu’il est probable que les décisions de justice s’enchaînent et se contredisent.
Et l’opinion reste partagée entre deux camps qui ne semblent pas se réconcilier. D’un côté les partisans de la laïcité et de l’universalisme dont l’argumentation est résumée par l’avocat de la crèche. « Pour nous, cette victoire est d’abord celle d’une idée généreuse, singulière et universaliste, l’idée que ce qui nous rassemble doit être privilégié (par rapport) à l’exacerbation de nos différences, fussent-elles religieuses » a expliqué Me Richard Malka à l’AFP « C’est l’affirmation que si la religion est sacrée pour certains, elle n’est pas sacralisée par la République », a-t-il ajouté.
De l’autre, Me Michel Henry, avocat de la salariée voilée Fatima Arif, fustige une «espèce de populisme» d’une partie de la haute magistrature, «qui se sent atteint dans ses racines par la montée du fait religieux».
Et sur les réseaux sociaux, l’ambiance est la même. Les un-e-s applaudissent « le vivre-ensemble », la laïcité, la neutralité, l’universalisme. Les autres ne voient dans cette décision que xénophobie, intolérance et ou acte liberticide.
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