Formation des professionnels, généralisation du téléphone d’alerte, logements d’urgence et « plan global » à venir… l’exécutif a multiplié les annonces, plus ou moins concrètes, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes du 25 novembre.
C’est l’un des points cruciaux de la lutte contre les violences : la formation des professionnels amenés à être en contact avec les femmes qui en sont victimes – médecins, policiers ou gendarmes, magistrats, travailleurs sociaux, enseignants…
Vendredi 23 novembre, lors d’un colloque réunissant 500 de ces professionnels et membres d’associations, la ministre des Droits des femmes a annoncé son intention de lancer un « plan national de formation ». Plusieurs acteurs soulignent par exemple la nécessité d’impliquer davantage les médecins. « Nous sommes favorables à ce que des questions systématiques leur soient posées quand elles vont consulter, car elles vont alors saisir la perche. De nombreux médecins qui ont reçu une formation nous envoient des femmes pour une prise en charge », expliquait par exemple lors du colloque Françoise Brié, vice-présidente de la Fédération nationale solidarité femmes.
Téléphone d’alerte généralisé
En attendant ce plan de formation des professionnels, le ministère vient de publier un annuaire des associations de lutte contre les violences faites aux femmes. Un « outil inédit », souligne-t-il, qui recense plus de 250 associations nationales comme locales.
Najat Vallaud-Belkacem a par ailleurs confirmé la généralisation sur tout le territoire, dès 2013, du téléphone d’urgence « grand danger ». Cet outil expérimenté depuis 10 ans en Seine-Saint-Denis, et plus récemment adopté également dans le Bas-Rhin, le Val-d’Oise ou à Paris, « a donné de très bons résultats », selon le ministère des Droits des femmes.
Un « plan global »
Le 25 novembre, c’est le chef de l’État qui annonçait, au côté de Najat Vallaud-Belkacem et de la ministre du logement Cécile Duflot, un renforcement de l’offre de logements d’accueil et d’urgence. Sur les 5 000 logements d’urgence créés d’ici à la fin du quinquennat, un tiers devrait être réservé aux femmes victimes de violences.
Plus généralement, le chef de l’État a confirmé la préparation d’un « plan global » contre les violences faites aux femmes. Il devrait intégrer le plan de formation des professionnels, ou encore permettre de renforcer certains dispositifs de la loi de 2010, tels que l’ordonnance de protection pour les femmes victimes de violences conjugales.
> Lire : Loi sur les violences conjugales : premier bilan en demi-teinte
Une « grande campagne d’information » axée sur la prévention doit par ailleurs être lancée au début de l’année 2013.
L’ensemble de ces initiatives, et en particulier les contours d’une future loi prévue dès 2013, seront détaillées ce vendredi 30 novembre, à l’issue du comité interministériel aux droits des femmes.
En 2011, les violences conjugales en France ont tué 122 femmes, une tous les trois jours. Selon le dernier rapport annuel de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, plus de 500 000 femmes ont été victimes en 2010 et 2011 de violences au sein même de leur ménage, qu’il s’agisse de violences sexuelles ou physiques. Et 200 000 femmes ont été victimes de violences sexuelles hors ménage. Seule une femme sur 10 porte plainte.
Image : capture d’écran du spot « Le Souffle », réalisé pour les 20 ans du numéro d’appel Violences Conjugales Info – 3919 – et à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
