Il était temps. Après sept hommes, le Prix Lumière est enfin décerné à une femme : Catherine Deneuve. Le festival rendra également hommage aux femmes cinéastes, parmi lesquelles Dorothy Arzner.
C’est une première. Depuis sa création, en 2009, le Prix Lumière qui « célèbre une personnalité du septième art » n’avait été décerné qu’à des hommes : Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu, Ken Loach, Quentin Tarantino, Pedro Almodovar et Martin Scorsese. Une sélection 100% masculine qui vient enfin d’être nuancée grâce à Catherine Deneuve, Prix Lumière 2016. « Une femme restée mystérieuse et moderne », précise à l’AFP Thierry Frémaux, directeur de l’Institut Lumière de Lyon, qui décerne ce prix depuis 2009.
« Le Prix Lumière est attribué à Catherine Deneuve pour ce qu’elle est, ce qu’elle fait, ce qu’elle dit, ce qu’elle joue, ce qu’elle chante et ce qu’elle enchante depuis toujours et pour toujours », explique l’Institut sur son site. L’actrice française recevra son prix le 14 octobre à Lyon, ville des frères Lumière, « créateurs du cinématographe », lors du festival Lumière.
Cette année, le festival mettra justement l’accent sur les femmes. Plusieurs rétrospectives auront lieu, dont une sur « La Cité des femmes – Les actrices d’Hollywood 1930-1950 » tandis qu’un hommage sera rendu à la cinéaste américaine Dorothy Arzner. La seule femme réalisatrice de longs-métrages dans les années 30 à Hollywood, et « féministe », ajoute Thierry Frémaux, également délégué général du Festival de Cannes – et à ce titre habitué aux critiques sur le manque de mise en lumière des femmes. En 2015, il s’était défendu une nouvelle fois de discriminer les femmes cinéastes, notamment parce que sa mère était « un peu féministe ».
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