Avec la nomination de Catherine MacGregor, Engie est toujours le seul groupe du CAC 40 à être dirigé par une femme. Mais sa présidence est assurée par un homme.
Catherine MacGregor, actuelle présidente de Technip Energies, a été nommée vendredi dernier directrice générale par le conseil d’administration d’Engie et prendra ses fonctions le 1er janvier 2021. A 48 ans, cette centralienne a commencé sa carrière et passé 23 ans chez l’américain Schlumberger, où elle a démarré comme ingénieure. Des plateformes pétrolières au large du Congo puis en mer du Nord à la présidence de l’activité Forage, elle a suivi un parcours sans faute de « haut potentiel » à la fois sur le terrain et à la direction. Elle avait d’ailleurs fait partie des finalistes pour prendre la succession du patron de Schlumberger. En 2019, elle avait rejoint le concurrent de Schlumberger TechnipFMC.
Elle succède ainsi à Isabelle Kocher, évincée en février dernier, dont le mandat n’avait pas été renouvelé pour des raisons de guerres internes au sommet. Dès la nomination de cette dernière, la situation était compliquée. Elle devait être nommée présidente directrice générale, autrement dit présider le conseil d’administration et diriger l’exécutif comme son prédécesseur Gérard Mestrallet. Mais, au dernier moment, celui-ci avait décidé de s’accrocher à son fauteuil de président. Puis à la fin de son mandat, il avait installé dans ce fauteuil celui qui est toujours président du conseil d’administration d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu. L’ambiance ne pouvait que se dégrader jusqu’au départ d’Isabelle Kocher. (lire : LA CROISADE ÉCOLO D’ISABELLE KOCHER POUR RESTER À LA TÊTE D’ENGIE)
Depuis, Jean-Pierre Clamadieu, a repris les choses en main : « Le conseil d’administration définit la stratégie et l’équipe exécutive la met en œuvre » insistait-il lors d’une audition de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale le 28 septembre dernier. Le conseil d’administration a donc porté son choix sur une dirigeante ayant une expérience industrielle lui permettant de mettre en œuvre la nouvelle stratégie.
Catherine MacGregor devra donc mettre en musique un plan défini fin juillet par Jean-Pierre Clamadieu avec, au menu, la production d’électricité à partir des énergies renouvelables mais aussi des cessions d’actifs, se séparer de deux tiers de ses activités de service (ce qui aura potentiellement un impact sur quelques 70000 salariés du groupe). Elle devra aussi renouveler son comité exécutif. Avec le départ d’Isabelle Kocher, le DRH, le directeur général adjoint chargé des solutions clients et la directrice de la communication avaient quitté le groupe.
Quelques critiques entourent cependant cette nomination : la nouvelle directrice générale à un parcours dédié aux hydrocarbures quand l’ambition affichée d’Engie est d’être le « leader de la transition énergétique » selon Jean-Pierre Clamadieu et de s’orienter vers les énergies renouvelables. Une critique que le président balaye : la nouvelle directrice a toutes les qualités pour exécuter sa stratégie. « La vision que porte Catherine MacGregor sur la transformation et le développement du groupe, son expérience industrielle et internationale tout autant que son leadership et ses qualités managériales reconnues contribueront pleinement à la mise en oeuvre des orientations stratégiques présentées fin juillet » a assuré le conseil d’administration d’Engie dans un communiqué.