Au concours « Zéro cliché » le gagnant serait… l’avenir de l’égalité, si tous les enfants du monde participaient.
Ce jeudi matin, nous avons remis les prix de la 5ème édition du concours Zéro Cliché pour l’égalité filles /garçons, organisé par le CLEMI (Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’information) Les Nouvelles NEWS, Causette et TV5Monde avec, cette année, le Défenseur des Droits, dans le cadre de « la semaine de la presse et des médias dans l’école ».
Et une nouvelle fois, les élèves des écoles, collèges et lycées nous ont montré que, lorsqu’on les invite à « interroger et déconstruire les stéréotypes sexistes », ils ouvrent les yeux sur un puits sans fond de clichés dans les médias, le sport, la mode, l’école, la famille, la publicité, la politique, la culture…
Avec leurs mots, leurs dessins, leurs vidéos, leur humour ou leur gravité d’enfants, ils dénoncent ces stéréotypes et s’engagent à ne pas s’y conformer pour ne pas les confirmer. Ce travail d’une semaine avec leurs enseignants aura probablement suffi pour ancrer en eux pour toujours un esprit critique face au sexisme qui envahit leur quotidien.
Le hic est que très peu de classes et d’établissements scolaires ont participé à ce concours. À peine 200 œuvres reçues environ. Et comme ces stéréotypes sont très puissants (voir nos dossiers Stéréotypes et Sexisme ordinaire) il est probable qu’ils gagnent dans l’esprit de ceux qui n’ont pas participé au concours.
Depuis le recul sur les ABCD de l’égalité, l’enseignement en faveur de l’égalité des sexes n’a pas avancé. Rien n’a été mis en place pour mettre à distance les stéréotypes sexistes dans l’éducation des enfants. Notons juste quelques initiatives isolées comme apprendre ce qu’est un clitoris ou ajouter des femmes au programme du bac littéraire. Mais cela ne suffit pas à endiguer le flot de messages subliminaux sexistes nichés dans les manuels scolaires où papa part au travail tandis que maman range la maison, dans leurs livres d’histoire de français ou de philosophie qui ignorent les femmes, dans leurs jouets ou jeux vidéo, dans les médias d’information qui montrent peu de femmes et le plus souvent dans des rôles de victimes, de témoin anonyme ou de faire valoir tandis que les hommes, eux, sont nombreux et le plus souvent décideurs, experts ou héros.
Ceux qui font l’actualité dans Les Nouvelles NEWS cette semaine auraient été bien inspirés de participer à un concours « zéro clichés » lorsqu’ils étaient enfants. Entre l’Université Libre de Bruxelles qui a du mal à comprendre que demander aux étudiantes « d’afficher un joli décolleté » relève d’une politique sexiste et un juge qui prend la défense d’un auteur de violences sexuelles au nom du « devoir conjugal », ou encore l’affaire Hanouna… il y a encore du boulot pour faire évoluer les mentalités !