Tabassée pour un mauvais hamburger : une marque fait le buzz. Notre suggestion : une amende équivalant au montant de l’achat d’espace économisé grâce au buzz.
Pour promouvoir son hamburger en Belgique une société néerlandaise n’a rien trouvé de mieux que de réaliser une affiche sous forme de bande dessinée montrant un homme donnant un violent coup de poing à une femme blonde avec un généreux décolleté. La marque justifie cette violence ainsi : elle ne lui a pas acheté le bon hamburger.
Tollé sur les réseaux sociaux. Le fabricant de hamburgers fait le buzz. Un mauvais buzz, mais un buzz quand même. C’est un classique dans la pub : instrumentaliser la cause des femmes pour augmenter sa notoriété. Deux ingrédients sont particulièrement importants pour vendre une marque : sa notoriété et son image. La notoriété coûte cher car il faut acheter de l’espace dans les médias. Mais avec un gros buzz, même mauvais, cette notoriété grimpe en flèche à peu de frais. Pour ce qui est de l’image… Pas grave, une image en chasse une autre. Si elle est habile, la marque peut même en sortir grandie. Retrait de la pub, acte de contrition main sur le cœur et on passe à autre chose.
Le patron des hamburgers joue à merveille la partition. Et dans Het Nieuwsblad il déclare: « Notre but n’est pas de faire la promotion de la violence à l’égard des femmes ou de qui que ce soit. Nous voulons, à l’intérieur du contexte de la marque, du groupe cible et du média choisi, dire qu’acheter de faux Bicky, c’est mal. » Et hop, il envoie son message commercial depuis un grand média. Facile. Il a instrumentalisé une cause qui représente environ un quart des « bad buzz » sur les réseaux sociaux. Sa marque a été au top des mots-dièse les plus partagés sur Twitter, elle est citée dans tous les médias, des ministres en ont parlé, lui-même est interviewé. Il n’a plus qu’à jouer les redresseurs d’image. Il va s’enrichir.
Ce ne sera pas le cas des personnes qui luttent contre les violences faites aux femmes. Elles sont encore tiraillées entre deux maux : dénoncer et faire du bien à cette marque ou se taire et laisser cette violence se banaliser.
Le jury d’éthique publicitaire belge a reçu des centaines de courriers et annonce vouloir prendre des sanctions. Sanctions qui seraient d’autant plus méritées que la marque est une habituée des publicités sexistes. RTL.be les a recensées – voir ci-dessous (attention c’est écœurant).
Alors nous faisons une suggestion : et si l’amende infligée représentait un montant équivalent aux dépenses d’achat d’espace publicitaire qu’aurait dû faire la marque pour obtenir le bruit médiatique qu’elle a obtenu avec l’instrumentalisation de la cause des femmes ? Et si le montant de cette amende était versé aux associations luttant contre la violence sexiste ?
D’anciens visuels de la marque qui n’en est pas à son coup d’essai
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