
Photo : Bonnie U. Gruenberg (Own work), via Wikimedia Commons
La naissance d’un enfant coûte plus cher aux États-Unis que dans tout autre pays développé, déplore le New York Times. En cause, la flambée des tarifs ces dernières années, et l’absence de toute coordination du parcours de santé.
Le coût de la naissance d’un enfant aux États-Unis est exorbitant, trois fois plus cher que dans la plupart des pays développés, sans que les services soient meilleurs. C’est un reportage du New York Times publié lundi 1er juillet qui dresse ce constat.
Les dépenses liées à une grossesse, des premiers examens prénataux à l’accouchement, coûtent en moyenne 10 000 dollars aux États-Unis, contre 3 500 en France par exemple.
« Dans la plupart des autres pays développés, les dépenses de santé liées à la maternité sont inexistantes ou très faibles, car il y est considéré comme essentiel d’assurer la santé des générations futures », souligne la journaliste Elisabeth Rosenthal. Mais aux États-Unis, l’essentiel est le profit. Il n’existe pas de parcours de soins comme dans les autres pays développés, mais une multitude d’actes qui s’empilent, sans coordination. Exemple : « Des obstétriciens, qui avait l’habitude de pratiquer des tests de routine, comme des échographies, dans le cadre des visites à leur cabinet, facturent désormais ces services en plus, voire les font pratiquer par des radiologues, dont les tarifs sont largement plus élevés ».
Quatre fois plus à débourser en 2010 qu’en 2004
Et dans tous les domaines les tarifs ont flambé ces dernières années. Certes, les assurances couvrent une bonne partie des dépenses, mais les remboursements n’ont pas suivi la hausse des prix. Selon une étude publiée en janvier, la somme restant à la charge des assurés est passée de 463 dollars en 2004 à 1 686 en 2010. Presque quatre fois plus en six ans.
C’est sans compter qu’une femme sur cinq ne dispose pas d’assurance. Et que la majorité des assurances privées, pour l’heure, ne couvrent pas les dépenses liées à la maternité. Elles en auront l’obligation à partir de 2014, mais « la loi n’est pas claire sur les services qui doivent être inclus dans cette couverture », souligne le New York Times.
S’y ajoute le fait que les États-Unis sont aussi l’un des seuls pays au monde qui ne propose pas de congé maternité (ni, a fortiori, de congé paternité) rémunéré et obligatoire.