
Sandrine Rousseau dans l’émission ‘On n’est pas couché’ le 30 septembre 2017
Les chroniqueurs de l’émission ‘On n’est pas couché’ ont « mis en doute l’utilité »de la démarche de Sandrine Rousseau contre les violences sexuelles, dénonce le CSA. Par ailleurs, NRJ est condamnée à une amende de 1 million d’euros pour un canular dégradant envers une femme.
La séquence avait fait grand bruit : samedi 30 septembre, dans l’émission ‘On n’est pas couché’ sur France 2, l’invitée Sandrine Rousseau, l’une des femmes ayant porté plainte contre Denis Baupin, et fondatrice de l’association ‘Parler’ contre les violences sexuelles, avait dû se battre pied à pied pour porter son discours face à la chroniqueuse Christine Angot.
Voir : Angot, Rousseau, les médias et le combat contre les violences sexuelles
Cela a valu à France Télévisions une mise en demeure du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), pour manquement à sa « responsabilité particulière en matière de lutte contre les violences faites aux femmes ».
Dans sa décision rendue publique mercredi 20 décembre, le CSA me mâche pas ses mots : « alors que cette personne [Sandrine Rousseau, NDLR] souhaitait mettre en lumière les carences qu’elle a constatées dans la prise en charge des personnes victimes de ce type d’agissements et présenter des solutions pour aider utilement les femmes victimes d’agressions sexuelles, les chroniqueurs de l’émission ont longuement, de manière virulente et systématique, sans prendre en compte sa vulnérabilité manifeste, mis en doute l’utilité même de sa démarche sans respect pour sa parole ni pour son engagement ».
Le Conseil critique également un « choix de montage trompeur », France Télévisions ayant délibérément coupé une séquence au cours de laquelle Christine Angot, très énervée, avait quitté le plateau. Mais elle a « conservé les séquences durant lesquelles l’invitée n’a pu masquer son émotion face à cette attitude et aux propos tenus par les deux chroniqueurs ». Pour le CSA, ce « choix de montage trompeur a été de nature à nuire à la bonne compréhension du téléspectateur quant au déroulement du débat. »
Une autre décision rendue ce 20 décembre par le CSA concerne une séquence qui n’avait pas eu la même visibilité polémique. Mais contre laquelle la sanction est bien plus lourde. La société NRJ devra s’acquitter d’une amende de 1 million d’euros pour un canular téléphonique diffusé dans l’émission C’ Cauet le 9 décembre 2016.
Dans ce cadre, les membres de l’émission « ont formulé des commentaires avilissants relatifs au physique » de la femme victime de ce canular, « ainsi que des insultes et des propos dégradants concernant sa vie intime. »
Le groupe NRJ conteste cette décision et annonce avoir formulé un recours devant le Conseil d’Etat.