Le cyberharcèlement masculiniste est puni. C’est ce que l’artiste et militante féministe Typhaine D veut que les médias clament. Avec ses soutiens, elle vient de réussir à faire condamner 9 cyberharceleurs.

Lundi 10 novembre, le verdict du tribunal correctionnel de Paris est tombé : 9 hommes ont été reconnus coupables de faits de harcèlement. « 100% des accusés ont été condamnés pour m’avoir cyber harcelée » a écrit l’artiste et militante Typhaine D sur Facebook.
L’affaire remonte à 2022. Suite à une vidéo diffusée dans Le Crayon Média, Typhaine D avait subi un tsunami de cyberharcèlement. La vidéo s’intitulait : « La langue française est-elle sexiste ? » et Typhaine D répondait oui en argumentant avec humour et en proposant de parler à « la féminine universelle ». C’est ce discours qui lui a valu des tombereaux de menaces, insultes, attaques sexistes, incitations au suicide.
Harcelée, menacée pour avoir parlé du sexisme de la langue française
L’artiste a alors déposé plainte avec deux associations qui se sont portées parties civiles : le Collectif Féministe Contre le Viol et Les Chiennes de garde. Et le parquet national de lutte contre la haine en ligne a ouvert une enquête.
Le 17 septembre 2025, neuf hommes étaient entendus lors du procès au tribunal correctionnel de Paris.
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Neuf parmi les milliers d’hommes l’ayant prise pour cible. Tous ont été condamnés à des peines d’amende, à des stages de citoyenneté ou de sensibilisation au respect des personnes dans l’espace numérique (à leurs frais), ainsi qu’à payer des dommages et intérêts.
Victoire contre la haine en ligne
Tous ont été reconnus coupables des faits de harcèlement moral aggravé pour deux raisons. Aggravé du fait de l’usage d’un service de communication au public en ligne. Et, pour deux d’entre eux, aggravé pour avoir harcelé Typhaine D parce qu’elle est une femme. Certains n’avaient envoyé qu’un seul message, mais ils ont été condamnés pour avoir participé à un cyberharcèlement de masse.
Typhaine D qui partage cette victoire avec les féministes qui l’ont soutenue ajoute que « Mes préjudices moraux et physique sont pris en compte dans les compensations. » Elle se réjouit aussi de signaler que « Chaque accusé a une peine d’inéligibilité : la justice a dit qu’on ne peut être élu et coupable de délit misogyne (à généraliser). »
Sachez-le !
Pour que ce procès permette une prise de conscience de la gravité du cyberharcèlement misogyne, elle s’est exprimée, avec son avocate, Violaine de Philippis Abate, dans une nouvelle « vidéa » diffusée par Le Crayon Média. Elle rappelle au public de ce média, à l’origine du cyberharcèlement qu’elle a subi, tout ce que risquent les cyberharceleurs.
Une interpellation à 6 h du matin par les forces de l’ordre, qui peuvent tambouriner voire enfoncer la porte, puis une garde à vue de 24 heures, perquisitions du domicile, téléphone ordinateur, puis 12 heures dans une salle d’audience du tribunal correctionnel. Puis son avocate a fait de la pédagogie en expliquant la loi. Et, à la fin, Typhaine D interpelle les médias pour les inciter à informer vraiment leur public -le cyberharcèlement est hors la loi- et empêcher la diffusion de tels message (au lieu de les encourager).
