Le Forum économique mondial de Davos, qui s’ouvre ce mercredi, accueille 1 600 grands décideurs. Dont 17% de femmes. Elles étaient 16% l’an dernier.
Deux femmes sont sous les projecteurs du Forum économique mondial (World economic forum, WEF), plus connu sous le nom de Forum de Davos. La chancelière allemande Angela Merkel qui prononce le discours d’ouverture, mercredi 25 janvier. Et la patronne du FMI, Christine Lagarde, qui sera au centre de toutes les attentions dans la petite station de ski suisse où se retrouvent chaque année les grands de ce monde.
Des dirigeants appelés à se flageller cette année et à trouver les recettes pour « façonner un nouveau modèle » – la thématique de ce Forum 2012. Pour le patron du WEF, Klaus Schwab, « le capitalisme dans sa forme actuelle ne convient plus au monde qui nous entoure. Nous avons échoué à tirer les leçons de la crise financière de 2009. Nous avons besoin rapidement d’une transformation globale et cela doit commencer par rétablir le sens de la responsabilité sociale ».
Et une meilleure place pour les femmes dans les prises de décision ? Klaus Schwab le disait lui-même en novembre dernier, lors de la publication du « Global gender gap report » 2011, le classement mondial de la parité établi par le WEF : « Un monde où les femmes représentent moins de 20% des décideurs est un monde qui manque de grandes occasions de croissance et ignore un formidable réservoir de potentiel ».
17% de femmes, taux historique
En 2011, comme en 2010, seules 12 des 500 plus grandes sociétés mondiales étaient dirigées par une femme. En Europe, la réflexion sur la mise en œuvre de quotas dans les conseils d’administration, comme cela a été décidé en France, est engagée. Selon le Parlement européen, les femmes représentent 10% des directeurs et 3% des CEO des grandes compagnies de l’Union.
Et derrière les deux têtes d’affiches féminines du WEF, le constat n’est guère plus flatteur : seuls 17% des 1 600 participants – décideurs économiques, politiques ou de la société civile – attendus cette année à Davos sont des femmes. C’est certes le taux le plus élevé dans les 42 ans d’histoire du Forum. Mais les progrès se font à pas de fourmi : elles étaient 16% l’année précédente. Et cela est dû en partie à une mesure incitative mise en place en 2011 : les 100 « partenaires stratégiques » du WEF – ses plus gros donateurs – ont droit à une accréditation supplémentaire si au moins une femme fait partie de leur délégation.
Pour observer des progrès sensibles, c’est vers les plus jeunes générations qu’il faut se tourner. Chaque année, le Forum distingue ses « global young leaders », environ 200 jeunes personnalités. La promotion 2010 comptait 38% de femmes ; la promotion 2011 a fait encore mieux, plus proche que jamais de la parité avec 44% de jeunes femmes mises à l’honneur.
Photo : des membres du staff du WEF devant le centre des congrès de Davos, le 22 janvier 2012. Copyright by World Economic Forum / swiss-image.ch/ Photo by Nadja Simmen