La conférence sociale du lundi 16 octobre a donné lieu à des annonces de discussions à venir sur l’index de l’égalité et sur le congé parental. Service minimum pour la grande cause du quinquennat.
« Il n’y a rien de plus révoltant que de voir se maintenir de tels niveaux d’inégalités salariales entre les femmes et les hommes à qualification égale. Il n’y a rien de plus révoltant que de voir une femme perdre de l’avance dans sa carrière parce qu’elle a un enfant ». L’indigné qui s’est ainsi exprimé sur les réseaux sociaux pendant la conférence sociale qui se tenait au Conseil économique, social et environnemental le 16 octobre est…. Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Bruno Le Maire est coutumier de ces indignations sur-jouées… Mais, ministre de l’Economie depuis 2017, il n’a jamais songé à prendre le problème à bras-le corps malgré sa position privilégiée pour le faire. (Lire : Une loi pour l’égalité dans l’économie ? ) Et la double « grande cause du quinquennat » consacrée à l’égalité entre femmes et hommes n’a pas davantage aidé
Lors de la conférence sociale, rien de bien nouveau n’a été annoncé. Les objectifs de la Première ministre Elisabeth Borne lors de cette rencontre avec les syndicats était que « le travail paye mieux » et que l’égalité professionnelle avance. Le premier objectif s’est traduit par la création d’un « Haut Conseil des rémunérations » ce qui a laissé les syndicats sur leur faim.
Côté égalité professionnelle, là encore, la réponse politique est floue. La Première ministre a annoncé qu’elle voulait bâtir un nouvel index de l’égalité « dans les 18 mois » qui devra être « plus ambitieux, plus transparent et plus fiable ».
Cet index mis en place en 2019 pour réduire les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes a été détourné de son objectif par des entreprises qui l’ont plutôt utilisé comme un passeport pour ne rien faire (lire : Egalité professionnelle : le revers de l’index). Il faudra donc attendre début 2025 pour qu’un nouvel index remplace celui-ci, si le législateur veut bien. Et rien ne dit qu’il sera plus efficace…
Autre annonce pour l’égalité professionnelle : la cheffe du gouvernement a évoqué une réforme du congé parental qui devra être « mieux rémunéré, partagé entre les parents ». Là encore, pas de précipitation, pas d’urgence à adopter des mesures qui ont pourtant été maintes fois réfléchies, évaluées, préconisées dans de nombreux rapports parlementaires ou rapports de commissions diverses. Une concertation va être ouverte « rapidement », a annoncé Élisabeth Borne qui rappelle que « devenir parent ne doit pas être un frein à l’emploi.»
Pourtant, la France a, il y a peu de temps, freiné une directive européenne qui allait dans ce sens. (lire : Congé parental : les syndicats demandent à E. Macron de la « Cohérence »
La cheffe du gouvernement a aussi évoqué l’idée d’un « service public de la petite enfance » mais ce sujet a été mis sur la table tellement souvent qu’il est difficile d’y croire…
La grande cause du quinquennat n’ pas fait décoller l’égalité professionnelle. Cette conférence sociale annoncée avec de grands effets de manches n’annonce pas davantage le grand soir de l’égalité professionnelle. On en est toujours au crépuscule blafard.
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