Les femmes se sentent « systématiquement moins en sécurité dans les transports en commun que les hommes », analyse la dernière note de l’ONDRP.
Est-ce vraiment surprenant ? « En moyenne, les femmes se sentent moins souvent en sécurité dans les transports que les hommes », revèle la dernière note de l’ONDRP, observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.
En France, plus de la moitié des femmes ne se sentent pas « toujours » en sécurité dans les transports, (51 % contre 38 % pour les hommes). Une femme sur cinq s’y sent « rarement » en sécurité (20 % contre 12 % des hommes). Ces chiffres s’appuient sur les enquêtes « Cadre de vie et sécurité » de l’INSEE et l’ONDRP menées entre 1009 et 2012, auprès de plus de 50 000 Français.e.s de 14 ans et plus.
Quels que soient les profils d’usagers, selon l’âge ou la fréquence d’utilisation, « les femmes sont systématiquement moins en sécurité dans les transports en commun que les hommes ». Cet écart est particulièrement marquant pour les usagers jeunes : la proportion de femmes se sentant « toujours » en sécurité dans les transports est alors inférieure de 17 points à celle des hommes (45% contre 62%).
La note de l’ONDRP évoque les travaux de la sociologue Marylène Lieber1, qui « explique cette différence par le harcèlement sexuel subi par les femmes, notamment les plus jeunes, dans les transports en commun ». L’ONDRP relève que l’enquête « Cadre de vie et sécurité » ne permet pas de vérifier cette hypothèse, et conclut que « plus généralement, la relation entre le sentiment de sécurité et la victimation dans cet environnement mériterait d’être analysée dans des travaux futurs ».
En juin la FNAUT, association de défense des usagers des transports, dévoilait les résultats d’un questionnaire en ligne : 9 répondantes sur 10 y affirmaient avoir déjà été victimes de harcèlement dans les transports, 4 sur 10 d’agression sexuelle.
Voir : « L’ampleur du harcèlement sexiste » dans les transports en commun
1. Genre, violences et espaces publics : la vulnérabilitédes femmes en question. Paris : Sciences Po, les Presses, 2008.