
Image de campagne de http://stop-harcelement-sexuel.gouv.fr
Une Française sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement au travail, selon un nouveau sondage. Mais elles n’ont pas toutes conscience qu’il s’agit juridiquement d’un délit.
Quelle est l’ampleur des différentes formes de harcèlement sexuel au travail ? C’est la question à laquelle tente de répondre une enquête de l’Ifop1 pour le site VieHealthy.com, publiée mercredi 28 février.
Une femme interrogée sur trois (34%) dit avoir fait l’objet au moins une fois « de sifflements, de gestes ou de commentaires grossiers, ou encore de regards concupiscents » dans le cadre de son travail. Une sur quatre (24%) s’est vue imposer des contacts physiques légers, et plus d’une sur dix (12%) un contact plus poussé, comme une main sur les fesses, une étreinte forcée ou un baiser volé. Et elles sont 8% à avoir fait l’objet de pressions pour obtenir un acte de nature sexuelle.
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Au total, il apparaît qu’elles sont 32% des femmes interrogées à avoir déjà été harcelées ou agressées sexuellement sur leur lieu de travail au sens juridique du terme2. Pour autant, elles ont tendance à sous-estimer l’ampleur de ces actes, « signe d’une méconnaissance de ce qui relève juridiquement ou non du harcèlement sexuel », note l’Ifop.
En effet, à la question : « Dans votre vie professionnelle, vous est-il vous-même arrivé d’avoir à faire face à une situation de harcèlement sexuel ? », elles ne sont que 22% à répondre Oui, soit 10 points de moins.
Dans un autre sondage, réalisé deux ans plus tôt par l’institut CSA pour le ministère des Droits des femmes, 4 femmes interrogées sur 10 disaient avoir subi des remarques, sur leur physique ou leur tenue, qui les ont mises mal à l’aise. Et 15% déclaraient avoir subi des attouchements.
Voir : Sexisme au travail : que disent les chiffres ?
Au même moment, un autre sondage mené au Royaume-Uni donnait des résultats similaires : plus de la moitié des salariées interrogées y rapportaient avoir subi au moins une forme de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail, près d’un quart des attouchements.
Voir : Au Royaume-Uni, une femme sur deux victime de harcèlement sexuel au travail
1/ Enquête réalisée à partir d’un échantillon national représentatif de 2008 femmes âgées de 15 ans et plus. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 26 au 29 janvier 2018.
2/ Selon la loi, « le harcèlement sexuel est le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. » Et « est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers. »
Des faits passibles de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. En cas de circonstance aggravante, ces peines sont portées à trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.