Nouvelles déflagrations sur la grande cause du quinquennat : Emmanuel Macron a défendu Depardieu et sa loi immigration revendiquée comme une « victoire idéologique » par l’extrême droite.
Depuis que la loi immigration a été adoptée, les associations féministes n’en finissent pas de tirer des signaux d’alarme. Le texte, considéré comme une « victoire idéologique » par l’extrême droite est incompatible avec les valeurs défendues par le féminisme. Et son application mettra en danger des femmes qui sont déjà dans des situations compliquées. Plusieurs de ces association salertent. La Fondation des femmes a ainsi résumé la situation sur les réseaux sociaux : « Ce sont les plus vulnérables, les femmes étrangères, qui vont être précarisées encore plus et mises en danger en France. Ce sont elles qui aujourd’hui cumulent les discriminations, qui ont vécu des parcours de migration plein d’obstacles institutionnels qui favorisent la traite des êtres humains, les violences sexuelles et ou conjugales. Ce sont elles pourtant qui tiennent en partie notre pays par leur travail de soin auprès des plus âgées, des malades ou des plus petits. Nous sommes solidaires, nous sommes sœurs, nous ne pouvons pas accepter qu’elles n’aient pas droit aux aides ou à une régularisation qui bien souvent sont leur seule bouée de secours pour elles ou leurs enfants. Cette loi si elle est promulguée les jettera à la rue, ou à la merci des agresseurs.«
Et comme si ça ne suffisait pas, après avoir donné raison à l’extrême droite, mercredi 20 décembre, dans l’émission C à vous sur France 5, le président de la République s’est exprimé sur le cas Depardieu. Nouvelle reprise de discours d’agresseur sexuel. Nouveaux grands coups de sabre dans la grande cause nationale du quinquennat.
Discours des agresseurs sexuels
Accusé de viol et d’agressions sexuelles, Depardieu a fait étalage de beauferie misogyne, multipliant les propos obscènes face à une caméra. Et les scènes ont été diffusées lors d’une émission Complément d’enquête sur France2 début décembre. Les accusations de viol et d’agression sexuelle qui le visent étaient alors remontées à la surface des médias. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, avait annoncé sur France 5 qu’une « procédure disciplinaire » serait engagée par la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur pour retirer sa médaille à l’acteur.
Mais le président de la République a désavoué sa ministre et sa grande cause. Au lieu de se préoccuper des victimes d’agressions sexuelles, il a présenté Depardieu comme une victime d’une chasse à l’homme : « Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l’homme. Je déteste ça ». Et le président a rendu hommage à l’artiste « je suis un grand admirateur de Depardieu » a-t-il dit. Selon lui, Gérard Depardieu « a fait connaître la France, nos grands auteurs, nos grands personnages dans le monde entier » Ajoutant « Il rend fier la France », il a contredit La ministre de la Culture qui avait au contraire estimé que l’acteur faisait « honte à la France ».
Toujours en roue libre, le président de la République, Grand maître de l’ordre de la Légion d’honneur, n’a pas hésité à affirmer que cette distinction « n’est pas là pour faire la morale ». Ce qui est faux, la moralité étant au cœur des critères d’attribution des insignes.
Le plus terrible dans cette affaire est que le président de la République n’a pas seulement cherché à faire diversion pour jeter un voile pudique sur la loi immigration. Il est coutumier de ces discours d’inversion de culpabilité qui rendent la lutte contre les violences misogynes impossible. Dès son premier quinquennat, en 2017, en annonçant la première « grande cause nationale », il disait, devant un parterre d’associations interloquées que #MeToo c’était bien beau, mais qu’il ne fallait pas que ça tourne à la délation. Depuis il a multiplié les messages empreints de virilité toxique (voir ci-dessous). Il assure la main sur le coeur qu’il veut se battre contre les violences sexuelles mais renforce les discours favorisant l’impunité des agresseurs… Cette fois-ci, Emmanuel Macron a perdu bien des soutiens de féministes qui jusqu’ici préféraient voir le verre à moitié plein de la grande cause.
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