
Manifestant du mouvement Occupy, San Francisco, novembre 2011. Photo Glenn Halog sur Flickr (Licence CC BY-NC 2.0)
Les 62 personnes les plus riches du monde possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population. « Nous vivons dans un monde où les inégalités ont atteint un niveau sans précédent depuis plus d’un siècle », dénonce l’ONG Oxfam.
En janvier 2015, la veille de la rencontre de Davos, l’ONG Oxfam prédisait que les 1 % les plus riches posséderaient plus que le reste du monde en 2016. « Cette prédiction s’est en fait réalisée dès 2015 : un an plus tôt », constate Oxfam lundi 18 janvier 2016, dans un rapport publié à l’avant-veille de l’ouverture de la nouvelle édition du sommet de Davos.
Intitulé « Une économie au service des 1 % », ce rapport montre que le patrimoine de la moitié la plus pauvre de la population mondiale s’est réduit de mille milliards de dollars depuis 2010. Dans le même temps, le patrimoine des 62 premières fortunes mondiales a augmenté de plus de 500 milliards de dollars pour atteindre un total de 1 760 milliards. L’écart entre la frange la plus riche et le reste de la population s’est même « creusé de façon spectaculaire au cours des douze derniers mois. »

Graphique Oxfam. Source : Wealth of the bottom 50 percent from Credit Suisse, „Global Wealth Databook 2015‟. Données sur la richesse nette des 62 individus les plus riches de la liste annuelle des milliardaires de Forbes.
« Nous vivons dans un monde où les inégalités ont atteint un niveau sans précédent depuis plus d’un siècle », insiste Oxfam qui appelle en premier lieu, et à nouveau, « à mettre fin à l’ère des paradis fiscaux ». L’ONG note par exemple que « neuf entreprises partenaires du Forum économique mondial [organisateur du sommet de Davos, NDLR] sur dix sont présentes dans au moins un paradis fiscal, alors que l’évasion fiscale des multinationales coûterait au moins 100 milliards de dollars par an aux pays en développement ».
Le rapport d’Oxfam met en avant une autre tendance expliquant la montée des inégalités : « la réduction de la part du revenu national revenant aux travailleuses et travailleurs » (dans quasiment tous les pays développés et la plupart des pays en développement), et « le fossé grandissant entre les hauts et les bas salaires ». L’ONG relève que les inégalités « frappent les femmes de manière disproportionnée ». On ne compte que 9 femmes contre 53 hommes parmi les très grandes fortunes qui possèdent la moitié de la richesse mondiale. A l’autre bout de l’échelle, les femmes représentent la majorité des bas salaires à travers le monde.
Au sommet de Davos, 18% des participants seront des femmes cette année. Une évolution à peine perceptible puisqu’elles étaient 17% en 2015, comme en 2012.
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