Sollicitée par une partie de la gauche pour être candidate au poste de Première ministre, Laurence Tubiana « prend acte des oppositions » et mise sur « la société civile, des mouvements sociaux, des associations » pour se battre « sans relâche sur le terrain contre les inégalités, les discriminations et la crise climatique».
« Ne nous résignons pas, il faut avancer », c’est par ces mots que se termine le communiqué de Laurence Tubiana, publié sur X, annonçant qu’elle renonce à être candidate au poste de Première ministre en raison des oppositions qui se sont exprimées.
Alors que les socialistes, les écologistes et les communistes soutenaient sa candidature au sein du Nouveau Front Populaire (NFP) arrivé en tête des élections législatives, La France Insoumise s’est braquée contre elle. LFI avait proposé une autre candidature, celle d’une femme, Huguette Bello qui avait rapidement renoncé.
Lire : Quand la France devient ingouvernable, des femmes sont appelées à la rescousse
Dans les deux cas, c’est le jusqu’au-boutisme du parti dirigé par Jean-Luc Mélenchon qui a fait capoter ces candidatures. Il campe sur sa position « le programme, tout le programme, rien que le programme »… ce qui est illusoire puisque le NFP n’a obtenu qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale…
Attachement au collectif et apaisement
Dans son communiqué, Laurence Tubiana écrit « Nous avons besoin d’une politique de revitalisation démocratique qui réponde à l’urgence sociale et aux enjeux de la transition écologique. Je constate que mon nom a rencontré des oppositions au sein du NFP. Tout cela ne semble plus mener à l’apaisement dont nous avons tant besoin. J’en prends acte et leur adresse tous mes vœux de réussite » écrit-elle.
Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, a regretté sur X : « Ma chère Laurence, Je suis désolée de cette nouvelle que je comprends bien cependant. Elle est la preuve de ton attachement au collectif. Nous partageons avec toi la nécessité de l’apaisement, et de notre coalition du #NouveauFrontPopulaire, et de notre pays ». Il y a quelques jours, elle se disait « en colère », « écœurée », « fatiguée » et « désolée du spectacle » donné « aux Françaises et aux Français ».
Devoir ou source de prestige ?
La chercheuse Dominique Méda a pointé la différence de motivation entre Laurence Tubiana et ceux qui se sont opposés à elle : « Merci Laurence pour ton comportement remarquable tout au long de cette semaine. A la différence de beaucoup d’autres tu envisageais cette fonction comme un devoir et non comme une source de prestige et de pouvoir. Rien n’est terminé. A très vite. » a-t-elle écrit sur X.
Sur BFMTV mercredi dernier, Marine Tondelier, qui recherchait une Première ministre déclarait : « Toutes les femmes que j’ai appelées, répondent – ‘Pourquoi ce sont des femmes d’ailleurs que vous appelez ?’ Moi, j’appelle les femmes parce que je pense que c’est une femme qui va débloquer cette situation. Et je pense qu’il y a des manières différentes de faire de la politique. Toutes les femmes me répondent la même chose 1) je ne suis pas candidate 2) ça va être un enfer quotidien, de chaque minute et de chaque seconde. Et à la fin elles me disent, ‘Mais moi, je ne me défilerai pas.’ Et je trouve que c’est très féminin ça aussi car c’est aussi le courage.”»
« La société civile, des mouvements sociaux, des associations«
Laurence Tubiana qui avait réussi à mettre d’accord 195 pays autour de l’Accord de Paris pendant la COP21 en 2015 est donc empêchée de dompter quelques égos fragiles.
Elle poursuit ses multiples engagements au service de l’intérêt général « l’urgence sociale et l’urgence climatique » et écrit : « Je suis convaincue du rôle clé de la société civile, des mouvements sociaux, des associations, qui se battent sans relâche sur le terrain contre les inégalités, les discriminations et la crise climatique ».